Le wali de Mila, Mustapha Koreiche, a donné, jeudi 11 janvier, le coup d’envoi officiel des travaux de réhabilitation de la mosquée Sidi Ghanem, située à la vieille ville de Mila, classée parmi les plus importants monuments historiques à l’échelle nationale, puisqu’il représente la première mosquée construite en Algérie durant la conquête musulmane du Maghreb.
Le premier responsable de la wilaya, qui a reçu les explications sur les différentes phases de cette opération, a insisté sur le respect de l’aspect architectural des lieux et des délais de réalisation fixés à 24 mois.
Ce projet est un véritable acquis pour la ville de Mila, dont les vestiges connaissent une sérieuse dégradation, alors que des pans entiers sont menacés de disparition si rien n’est fait pour leur préservation.
Selon le plan de réhabilitation, la mosquée sera destinée à devenir un musée public, dont la structure sera maintenue avec la réalisation de confortements et des planchers transparents, permettant aux visiteurs de découvrir les aspects réels de ce monument.
Cette opération qualifiée de «vrai» projet de réhabilitation survient après des décennies d’oubli et de marginalisation, mais aussi des travaux menés auparavant et qui ont été vivement contestés par les spécialistes, car ayant dénaturé l’aspect architectural de ce site historique. Pour rappel, ce projet avait été annoncé, le 3 avril 2023, par la ministre de la Culture, Soraya Mouloudji, lors de sa visite dans la wilaya de Mila.
La même responsable avait révélé qu’un appel d’offres national avait été lancé pour le choix de l’entreprise qui sera chargée des travaux pour un montant de 124 millions de dinars, alors que toute l’opération (étude et réalisation) a bénéficié d’un montant de 140 millions de dinars.
Pour l’histoire, la mosquée Sidi Ghanem, du nom d’un imam fatimide qui y a officié, a été construite en l’an 55 de l’hégire, correspondant à l’an 675, par Abu El Mouhadjir Dinar chargé par les Omeyyades de mener la conquête de l’Afrique du Nord. Elle est de ce fait la première mosquée construite en Algérie et la deuxième au Maghreb après celle de Kairouan. En marge du lancement des travaux, le wali de Mila a annoncé le projet de réalisation d’un musée dans la wilaya de Mila.
«Nous avons une véritable richesse qu’on doit préserver et montrer aux jeunes générations à travers la réalisation de ce musée, qui aura à recevoir aussi plus de 18 000 pièces archéologiques de la région qui sont conservées au Musée national Cirta de Constantine», a révélé Mustapha Koreiche.