La hausse des prix des matières premières, particulièrement le pétrole et le gaz, en raison des sanctions occidentales contre la Russie, a aggravé les pressions inflationnistes au niveau mondial.
La maison de courtage Morgan Stanley n’est pas très optimiste pour le niveau de croissance de l’économie mondiale en 2022. Dans ses nouvelles estimations, Morgan Stanley prévoit que le taux de croissance mondiale sera inférieur de moitié par rapport à l’année 2021, en raison des risques liés au conflit en Ukraine ainsi que le taux de contamination à la Covid-19 en Chine, sans oublier le resserrement par les banques de leur politique monétaire afin de contrôler le niveau record d’inflation.
La maison de courtage s’attend ainsi à une croissance de 2,9% en moyenne annuelle pour l’année 2022, soit 40 points de base en dessous du consensus, contre une croissance de 6,2% en 2021.
«La décélération est mondiale, entraînée par la combinaison d’un élan budgétaire décroissant, d’un resserrement de la politique monétaire, d’un ralentissement continu de la Covid, de frictions persistantes au niveau de la chaîne d’approvisionnement et, plus récemment, des répercussions de l’invasion russe en Ukraine», soulignent les économistes de Morgan Stanley. La hausse des prix des matières premières, particulièrement le pétrole et le gaz, en raison des sanctions occidentales contre la Russie, a aggravé les pressions inflationnistes au niveau mondial, ce qui a incité les gouvernements et les Banques centrales à revoir leurs politiques monétaires et adopter des règles prudentielles.
La même note de la maison de courtage indique, en outre, que la production industrielle en Chine a été stoppée suite aux restrictions sévères imposées par la recrudescence des cas Covid. Cette situation a provoqué un frein au niveau de la demande intérieure et un ralentissement des exportations qui marquent leur plus faible niveau en près de deux années.
Les économistes de Morgan Stanley s’attendent à une hausse limitée de la croissance économique, parce qu’une résolution de la crise en Ukraine demeure improbable et les Banques centrales tentent encore de maîtriser l’inflation en ralentissant la croissance.
«La semaine dernière, les Banques centrales des Etats-unis et du Royaume-Uni se sont jointes à d’autres grandes économies afin d’augmenter les taux d’intérêt dans le but de faire face à une flambée de l’inflation, qu’elles avaient qualifiée de transitoire après la réouverture post-pandémique de l’économie mondiale, avant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie ne provoque une flambée des prix de l’énergie», rapporte Reuters.
A noter que les prévisions de Morgan Stanley sur le ralentissement de la croissance mondiale sont généralisées, à l’exception du Japon et de l’Inde qui s’en sortent mieux que les autres pays. Ils ne connaissent pas de ralentissement substantiel, indiquent les mêmes analyses.
«Nous ne voyons plus le PIB mondial revenir à la tendance pré-Covid au cours de la période de prévision», alerte la maison de courtage.