- Crise économique, Covid-19, augmentation des prix des matières premières et du transport... quel l’impact tout cela a-t-il produit sur votre filière ?
La crise sanitaire de la Covid-19 est une crise mondiale, avec des conséquences économiques et politiques qui ont véritablement impacté les relations internationales avec des changements dans le fonctionnement du commerce et de l’industrie de tous les pays.
En Algérie, malheureusement, les mesures concrètes pour amortir les secousses importantes de fonctionnement sont toujours d’actualité et en attente pour justement obtenir des compensations financières de la part des autorités gouvernementales afin de réparer le préjudice financier et social du secteur industriel algérien qui a été confronté à l’arrêt total de son activité de mars 2020 à juillet 2020 (interdiction de transport de marchandises et de personnel).
Les entreprises de tous les secteurs économiques ont repris les activités de production et de distribution à partir de septembre 2020 avec leurs propres moyens et à ce jour, en mars 2022, elles continuent d’assumer pleinement leurs responsabilités envers le marché et les citoyens.
Les prix des matières premières ont augmenté de 30 à 40% depuis janvier 2021 à ce jour pour cause de Covid-19 et surtout la conjoncture économique internationale après les événements en Ukraine. Les coûts de transport maritimes et aériens ont augmenté de 100 a 200% depuis janvier 2022, et malheureusement ils vont continuer à augmenter jusqu’à la fin de l’année.
Le gouvernement algérien se doit et peut proposer des compensations financières pour le fonctionnement de son tissu économique industriel créateur d’emplois et de richesses pour consolider les investissements et la croissance au même titre que les subventions des matières de premières nécessaires qui permettent de faire redémarrer la machine et redonner une confiance indispensable à la stabilité politique.
- Les entreprises du secteur du bâtiment ont subi de plein fouet la crise et la filière céramique a dû en pâtir également. Les opérateurs arrivent-ils à se maintenir à flot ?
Parmi les pistes de relance, il y a bien entendu la relance de l’activité du bâtiment qui est à l’arrêt de plus de 50% depuis janvier 2020.
Cette situation doit changer rapidement car aujourd’hui notre pays a les moyens nécessaires (augmentation des ressources financières grâce à l’embellie des prix des hydrocarbures) pour mettre un nouveau programme de logements indispensables pour la relance de tous les corps d’état des secteurs d’activité engagés dans le bâtiment afin de booster la croissance économique et la consommation des ménages pour redonner de la confiance et un retour des investissements (infrastructures et projets d’utilité publique) en urgence .
Tout ce programme est une chance extraordinaire et une excellente opportunité pour la réussite de la bataille contre le sous-développement et permettre à l’Algérie de transformer son économie et devenir un pays émergent dans des délais sérieux et assez proches.
L’Algérie a les moyens et un potentiel énergétique et minier incroyable. Tout ce potentiel doit être impérativement considéré pour nous permettre de réussir nos objectifs tracés dans un plan national économique de relance avec tous les opérateurs et le monde des affaires honnêtes qui croient en leur pays et qui veulent changer les méthodes de gouvernance pour un avenir meilleur pour tous.
- Vous avez évoqué les difficultés à l’exportation. Pensez-vous que les produits ‘‘Made in Algeria’’ peuvent facilement se faire une place à l’international ?
Notre proposition consiste en la mise en place d’un dialogue avec tous les exportateurs algériens de tous les secteurs industriels et agricoles sérieux qui veulent relever ce challenge de l’international avec la mise en place dans les délais les plus proches d’une Conférence nationale de l’exportation sous le patronage de M. le président de la Republique pour trouver toutes les solutions aux difficultés de l’activité export (logistique) et encourager avec les meilleures facilitations pour les opérateurs engagés dans ce programme qui devient une feuille de route officielle afin de réussir tous ensemble l’année 2022 qui est considérée par M. le Président comme l’année de la relance économique, créatrice d’emplois et de richesses pour notre pays que nous aimons tant.
Propos recueillis par Saïd Rabia