Mohamed Douadi expose au centre culturel Mustapha Kateb à Alger : Invitation à la rêverie

06/03/2022 mis à jour: 00:22
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Photo : D. R.

Jusqu’au 26 mars, le centre culturel Mustapha Kateb à Alger ouvre son espace aux œuvres de l’artiste plasticien Nacer Eddine Douadi.

Influences» est le titre pertinent d’une belle exposition de peinture colorée du plasticien de Nacer-Eddine Douadi. Un titre qui renseigne sur le traitement des sujets d’interprétation d’artistes peintres orientalistes, à l’image d’Eugène Delacroix, d’Horace Vernet ou encore d’Auguste Renoir. Comme nous le précise si bien l’artiste Nacer-Eddine Douadi, ces artistes ont traité le thème de la conquête de l’Algérie.

«Je suis influencé par l’orientalisme et par tous ses artistes. A travers leurs travaux, j’ai trouvé une similitude dans les mouvements. Cela m’a beaucoup aidé à progresser dans mon travail. Il y a notamment des similitudes dans l’œuvre magistrale Les femmes d’Alger» d’Eugène Delacroix», dit-il. Les 28 œuvres du plasticien Nacer-Eddine Douadi ont cette force d’interpeller le passant, de raconter des histoires ou inviter tout simplement à la rêverie.

En constante recherche artistique, le plasticien installé dans la wilaya de Batna, refuse de coller à un seul style, il se plait à chaque fois d’interroger la peinture. Il faut dire que les arts plastiques sont une affaire de famille chez les Douadi. En effet, Nacer-Eddine n’est autre que le fils du regretté artiste peintre Mohamed Douadi. Les débuts artistiques de ce dernier remontent aux années 1950, avec un style de prédilection le figuratif. Pour rappel, en 2009, le père et le fils ont exposé ensemble, au Bastion 23 à travers une exposition intitulée «Rencontre».

Sensibilité et puissance

Nacer-Eddine Douadi est diplômé de l’Ecole des beaux-arts d’Alger, option peinture depuis 1979. Il poursuit ses études supérieures au niveau de l’Institut des beaux-arts de Moscou Sourikov de 1979 à 1986. Cet enseignant de l’Ecole régionale des beaux-arts de Batna depuis 1987, renoue, ainsi, avec la scène artistique après quatre ans d’absence en nous offrant des œuvres regorgeant de sensibilité, de puissance et de couleurs.

On trouve dans cette imposante collection des œuvres anciennes, datant de 2018 et des œuvres récentes réalisées durant et après le confinement. Cette collection de peinture se distingue par deux dimensions : des interprétations de peinture connues et par des créations d’œuvres personnelles. Parmi les œuvres picturales d’interprétation, citons Les femmes d’Alger d’après le peintre français Eugène Delacroix.

Une huile sur toile dont Nacer-Eddine Douadi a intégré son style pour se rapprocher de ce genre de peinture. Il nous explique qu’il a supprimé la servante de l’œuvre originale par souci de composition car elle ne rentrait pas dans son espace. Il a rajouté quelques touches personnelles algérianisées telles que la khamsa, la théière, le narguilé ou encore les portes anciennes en bois.

Les trois femmes à la beauté ineffable semblent savourer le moment présent avec une grande complicité. Le romantique et l’onirisme se devine en filigrane. «Dans Les femmes d’Alger, j’ai été inspiré ou attiré par la mélancolie des femmes qui sont assisses à l’intérieur dans leur appartement. Il y a des couleurs, des formes, l’architecture intérieure, tour cela m’a inspiré. J’ai ajouté des ingrédients qui me sont propres», ajoute-t-il.

Dimension et émotion

Nacer-Eddine Douadi propose une autre œuvre intitulée L’Algéroise. Il s’agit d’une interprétation personnelle de L’Odalisque d’Auguste Renoir. Une femme est allongée. Elle porte un seroual en large volume. Ses longs cheveux semblent unifier la fluidité des formes.

Dans le registre des créations personnelles, le regard est admiratif devant La Casbah d’Alger avec son architecture ancienne unique et par ses venelles. Si la citadelle est dépourvue de sa population, c’est pour accentuer son atmosphère. Il évoque La Casbah de son enfance avec cette ambiance propre aux vieilles cités. Métamorphose est un ancien tableau mettant en exergue le changement d’un être humain en squelette.

Ce graphisme donne une certaine dimension et émotion à la fois. Le plasticien Nacer-Eddine Douadi incarne la modestie à l’état pur. Preuve en est : «Ma peinture, témoigne t-il, est surréaliste. Je ne peux pas dire que j’ai acquis un style personnel mais je ne suis pas tellement loin. Elle est reconnaissable. Il y a toujours des arabesques et des signes qui reviennent. C’est ce qui affirme ma touche personnelle».

Sa technique ? Elle consiste au traçage du dessin avec le pinceau. Par la suite, il commence à peindre. Il remplit d’abord les grandes surfaces, et petit à petit, le dessin prend forme. Son œuvre considérable est essentiellement composée de peintures à l’huile. Il détient une recette de son propre médium dont lui seul détient le secret. L’exposition «Influences» de Nacer-Eddine Douadi qui interpelle, attirant volontiers le visiteur. Elle est ouverte de 10h à 16h, chaque jour, sauf le vendredi.

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