L’instauration du système LMD comme mode d’enseignement, il y a presque deux décennies, n’a pas réussi à transformer l’université algérienne en une université performante.
Les ateliers inhérents à la modernisation de l’université se tiennent au niveau de tous les campus depuis le mois d’avril, et ce, jusqu’à la mi-juin, date de clôture de ces concertations avec la communauté universitaire, avant l’organisation des assises nationales sur la réforme et la modernisation de l’enseignement supérieur. L’instauration du système LMD comme mode d’enseignement, il y a presque deux décennies, n’a pas réussi à transformer l’université algérienne en une université performante.
Sa réforme est aujourd’hui on ne peut plus nécessaire, de l’avis même des pouvoirs publics. Désormais, le secteur de l’enseignement supérieur doit être un creuset de la start-up et des entreprises d’innovation, et non une «école-diplôme». Les assises en question sont prévues cette année, probablement à la rentrée prochaine, selon certaines sources.
Les propositions qui en découleront, en référence aux déclarations du ministre Kamel Baddari, seront soumises au gouvernement pour enrichissement à l’effet de prendre la décision qui sied à la nouvelle vision. Mais au préalable, des chantiers pour en débattre sous forme de «Brainstorming» ont été lancés depuis plusieurs semaines dans toutes les universités nationales.
Le projet, selon des membres de la communauté universitaire, est un prélude à une ouverture efficace de l’université sur l’environnement socioéconomique, contribuant à la création d’emploi et de richesse. Dans ce sillage, une commission de modernisation de l’université a déjà été mise en place. Ledit projet est axé sur la réorganisation des domaines de formation, la création de pôles universitaires, la préparation du double diplôme et l’extension de la formation en licence à quatre années.
Cinq axes principaux
Ces thèmes sont répartis sur 9 ateliers. Pour encadrer le travail des concernés, la tutelle a émis un guide, où les axes et les contours du chantier sont expliqués dans le détail. Certaines propositions font état de la réduction du nombre de filières de 84 à 38, ainsi que l’adoption de la double licence dans certaines spécialités connexes.
«Notre vision est de faire de l’université un moteur du développement économique, à travers l’innovation qui est étroitement liée à la recherche scientifique», a expliqué le ministre de tutelle sur les ondes de la radio nationale. Et parmi les prémices de cette nouvelle orientation, il citera le nombre de 11 450, comme étant celui des projets innovants recensés pour l’année universitaire en cours.
Dans le cadre de l’arrêté ministériel n°1275 du 27 septembre 2022 portant sur le mécanisme «un diplôme, une start-up», les nouveaux diplômés pourront obtenir un label de projet innovant. «Ce qui permettra à tout diplômé de transformer son projet innovant en un produit commercial, susceptible d’apporter sa pierre à l’édifice du développement économique à différents niveaux», a-t-il indiqué.
Et de présenter, récemment, les nouveautés survenues dans son secteur devant la commission de l’enseignement supérieur, l’éducation nationale et les affaires religieuses de la Chambre haute du Parlement.
L’université, qui s’achemine vers la réalisation du triptyque : enseignement supérieur-recherche scientifique-innovation, afin de contribuer à la création de richesses conformément aux besoins de la société, a enregistré, selon le rapport de présentation, la création de 84 maisons d’entrepreneuriat, 94 incubateurs, 7 maisons de l’Intelligence artificielle (IA) et 3 villes technologiques.
Aussi, il y a eu, depuis septembre dernier, le dépôt de 500 demandes de brevet d’invention. L’objectif est d’en atteindre 2000 d’ici à décembre prochain. Concernant la numérisation du secteur, le ministère, qui a lancé 35 plateformes numériques, aspire à les porter à 46 en juillet.