La saison estivale a toujours été la période de l’année la plus attendue par les Algériens en quête de détente et de loisirs après des mois de labeur, mais aussi de stress au quotidien.
Elle est surtout celle du top de la mobilisation chez les services de la Protection civile. L’un des corps où il est pratiquement interdit de prendre des vacances, tant les interventions connaissent une hausse considérable à cause, notamment, des folies constatées sur les routes chez de nombreux chauffards adeptes de «la conduite à tombeau ouvert».
Il suffit de consulter les bilans durant cette période sur les routes nationales menant vers les villes côtières pour mesurer l’ampleur des dégâts. Il faut dire que ce rush impressionnant des foules vers les plages demeure l’une des principales appréhensions pour la direction générale de la Protection civile.
Cette dernière vient de mobiliser 10 000 agents professionnels saisonniers, sans compter les moyens matériels, dans le but de renforcer les effectifs mis en place sur les 455 plages autorisées à la baignade le long du littoral algérien, afin de sauver la vie des baigneurs «inconscients» qui s’y aventurent.
Déjà bien avant le lancement officiel de la saison estivale, fixé au 22 juin, les services de la Protection civile ont été obligés de déployer les dispositifs de surveillance des plages envahies par des «vagues d’estivants». Le défi est important, car en vingt jours seulement, 14 morts par noyade ont été enregistrés, dont 11 sur des plages interdites à la baignade. Les mêmes services ont signalé que durant la même période seulement, 699 personnes ont été sauvées de la noyade, alors que la saison est encore longue.
Le chiffre de 214 morts déplorés l’année écoulée, dont 114 sur des plages autorisées, reste encore dans les mémoires, autant que le nombre impressionnant de 48 915 personnes, soit une «armée» de baigneurs, sauvées «miraculeusement» de la noyade. C’est dire les efforts incroyables déployés par les agents de surveillance des plages face à un véritable fléau emportant «bêtement» chaque année des dizaines de vies humaines, en majorité des jeunes insouciants des recommandations de sécurité, en dépit de toutes les mesures et les campagnes de sensibilisation.
Sans connaître le moindre répit, la vigilance reste toujours de mise pour la prévention contre les feux de forêt où la mobilisation est de taille au vu des moyens humains et matériels mis en place. On avance déjà le chiffre de 20 000 agents de divers grades de la Protection civile répartis sur 65 colonnes mobiles dans les différentes wilayas à caractère forestier, en plus de 505 unités affectées dans leurs secteurs d’intervention. Les expériences cumulées durant les dix dernières années, où des incendies ont généré des sinistres importants, ont permis d’élaborer une stratégie à grande échelle basée essentiellement sur la prévention et l’anticipation.
Désormais, il ne faut plus attendre la survenue des incendies pour parcourir des kilomètres afin d’intervenir, mais il faut être présent sur les lieux pour les éteindre dans leurs foyers. La solution des campements permanents, adoptée l’année dernière, et réunissant des agents de la Protection civile et ceux de la Conservation des forêts dans les régions à risque, ayant connu des incendies fréquents, a donné des résultats encourageants.
En plus des moyens aériens colossaux mobilisés, dont ceux de l’armée, la mise en service cette année de la base centrale aérienne de lutte contre les incendies et d’évacuation sanitaire à Mostaganem apportera un plus dans le dispositif de protection des richesses forestières et des biens des citoyens.