Les analystes prédisent qu’une agression contre l’Iran pourrait retirer 1,5 million de barils par jour de brut iranien du marché, tandis que des perturbations dans le détroit d’Ormuz pourraient faire progresser les prix du pétrole de plus de 20 dollars le baril.
Les prix du pétrole ont fortement augmenté lors des deux dernières journées de cotation de la semaine, en raison de craintes anticipant de possibles perturbations des flux de brut iranien, suite aux menaces israélo-américaines de cibler les installations pétrolières du pays. Les deux indices de référence se dirigeaient hier vers des gains hebdomadaires de près de 10%.
Les analystes tablent sur une hausse à trois chiffres des cours du brut, dans le sillage d’un conflit plus large au Moyen-Orient, suite aux agressions incessantes de l’armée israélienne au Liban et la riposte iranienne. Les contrats à terme sur le pétrole brut Brent étaient en hausse à plus de 78 dollars le baril, en cours de cotation.
Les contrats à terme sur le pétrole brut américain West Texas Intermediate (WTI) étaient en hausse également, à plus de 74,21 dollars le baril.Les Etats-Unis discutent de leur soutien éventuel aux agressions israéliennes sur les installations pétrolières iraniennes, en représailles aux tirs de missiles de Téhéran contre Israël, a déclaré jeudi le président Joe Biden, tandis que l’armée israélienne continue ces attaques contre Beyrouth avec de nouveaux raids aériens.
Les commentaires de Biden ont contribué à une hausse de 5% des prix du pétrole jeudi. Les analystes prédisent qu’une agression contre l’Iran pourrait retirer 1,5 million de barils par jour de brut iranien du marché, tandis que des perturbations dans le détroit d’Ormuz pourraient faire progresser les prix du pétrole de plus de 20 dollars le baril. Les marchés pétroliers pourraient ainsi connaître un renversement brutal des prix. Clearing Energy Partners prédit que les prix du pétrole pourraient augmenter jusqu’à 28 dollars le baril, si les flux étaient bloqués dans le détroit d’Ormuz.
Pour les analystes des matières premières de Standard Chartered, les marchés pétroliers traversent une période de bouleversements majeurs dans laquelle les mouvements des prix du pétrole ne sont pas liés aux changements des fondamentaux. Le sentiment du marché pétrolier est exceptionnellement faible, le nombre de positions courtes détenues par les gestionnaires de fonds sur les contrats à terme sur le Brent dépassant désormais le nombre de positions longues pour la première fois de l’histoire, indiquent les analystes.
Goldman Sachs estime, pour sa part, que les prix du pétrole brut pourraient augmenter de 20 dollars le baril si l’offre de pétrole iranien diminue en raison d’une possible escalade du conflit au Moyen-Orient.
«Si la production iranienne devait chuter de manière soutenue d'un million de barils par jour, les prix du pétrole atteindraient l'année prochaine une hausse d'environ 20 dollars le baril», a déclaré hier, à chaîne CNBC, le codirecteur de la recherche mondiale sur les matières premières chez Goldman Sachs. Toutefois, cette projection est basée sur l’hypothèse que le groupe OPEP+ ne réagisse pas à une éventuelle perturbation de l’approvisionnement de l’Iran en augmentant sa production, selon la même source.