Le groupe Mediapro, spécialisé dans la couverture télévisuelle des compétitions de football, a-t-il des chances de décrocher des contrats avec la Fédération algérienne de football (FAF), comme le souhaitent ardemment ses propriétaires ? Depuis le 3 juin dernier, jour de la finale retour de la Coupe de la Confédération USM Alger-Young Africans de Tanzanie.
Ce qui s’est passé en marge de la manifestation continentale a été, probablement, la goutte qui a fait déborder le vase. La journée et la soirée de samedi ont été marquées par de nombreux faits négatifs. Le plus important a été la non-utilisation de la vidéo assistance referee (VAR) pour des «raisons techniques et matérielles qui relèvent exclusivement de la responsabilité de Mediapro», souffle une source proche des organisateurs. Une finale d’une compétition de la CAF sans l’utilisation de la VAR a été perçu comme un affront par l’instance faitière du football continentale représentée, ce soir-là, en tribune VIP, par son président Patrice Motsepe.
Quelques jours auparavant, le matériel de la VAR accompagnée de spécialistes lusitaniens chargés de la couverture des demi-finales de la coupe d’Algérie a été un flop. Dans la perspective de signer un contrat avec la FAF, la société portugaise s’est engagée à ne pas facturer sa prestation (2 demi-finales et la finale) en contrepartie d’un contrat en bonne et due forme avec la fédération algérienne.
Ici et là, notamment le quotidien El Watan, avaient exprimé des doutes sur la capacité de cette société à répondre aux exigences d’une prestation de haute facture. La VAR a très mal fonctionné lors du match JS Saoura – ASO Chlef. Le recours aux images d’actions objet de litiges a étalé toute l’incapacité de ce groupe à répondre aux attentes. La vétusté du matériel, comparativement à celui utilisé en Ligue des champions européenne à titre d’exemple, a édifié les observateurs sur les capacités de ce prestataire de service. Le Low cost ne saurait être un bon moyen de garantir un service de qualité. Mediapro a lamentablement raté sa sortie algéroise, le 3 juin 2023, sous les yeux des pontes de la CAF.
Beaucoup de choses se sont produites en marge de la finale retour de la coupe de la Confédération, remportée par l’USMA. Le matériel et des camions du groupe Mediapro ont été débarqués dans un port algérien qu’ils auraient quitté en direction d’Alger sans que toutes les formalités d’usage aient été accomplies. Les parties concernées par les procédures afférentes à ce type de situation ont rapidement pris les mesures qu'imposent les circonstances.
Le territoire algérien n’a jamais été une passoire pour que ce qui est arrivé passe sous silence. Déjà l’exclusivité accordée par la CAF à Mediapro pour l’utilisation de la VAR passe mal. D’ailleurs et pour fournir la preuve que l’Algérie à travers la télévision publique a les moyens de prendre en charge ce volet, au moins en partie, la couverture, la production et le signal de la finale de samedi ont été totalement fournis par la partie algérienne. Deux cars – régie avec 18 caméras - ont été mobilisés pour garantir la bonne retransmission de la finale. Mediapro avait deux caméras seulement.
A cause d’une panne de courant qui relève de la responsabilité du groupe portugais et d’une défaillance mécanique due sûrement à la vétusté de son matériel, Mediapro s’est planté et le VAR n’a pas fonctionné au grand dam des arbitres, des deux équipes et des téléspectateurs. Résultat des courses, une vaste enquête a été ouverte pour déterminer avec exactitude les responsabilités dans les défaillances relevées, avec le cortège de décisions administratives (provisoires ?).
Le marché algérien ne devrait pas être ouvert à un groupe qui n’a pas les moyens de fournir une prestation de qualité à la hauteur des attentes. Mediapro, une arnaque ? ça a tout l’air. Persona non grata ? Très certainement.