Le protocole de réalisation de l’examen du cadavre et la rédaction du constat médical ont été parmi les principaux axes abordés.
La Direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Souk Ahras, en collaboration avec le service de médecine légale de l’Etablissement public hospitalier (EPH) Sebti Kaârar, a organisé, mercredi, à la salle des conférences Tahar Ouettar, la première journée de médecine légale.
Une première conférence intitulée «Protocole de réalisation de l’examen du cadavre et rédaction du constat médical», animée par le Dr N. Becila a mis l’accent sur les conditions naturelles dans lesquelles doit agir le médecin légiste, notamment dans les cas des morts suspectes et des décès pour cause indéterminée.
La cause naturelle étant la moins contraignante, le conférencier préconise auprès de ses confrères une description minutieuse des cas de décès inclus dans ce chapitre, car il est de plus en plus répandu dans l’établissement de certificats de décès où le dossier d’un sujet âgé, atteint de plusieurs maladies est estampillé mort pour cause indéterminée. Le Dr D. Touil a élaboré de son côté les contraintes relatives à la rédaction du certificat de décès, notamment quand la victime n’est pas identifiée ou dans les cas d’absence d’un dossier médical.
Le procureur de la République le joindra dans ce même chapitre des contraintes vécues par la corporation des médecins légistes qui sont parfois sollicités dans des endroits différents d’où la difficulté de la réquisition au moment où ils assument une autre tâche. Aussi l’indispensable coordination entre spécialités médicales a été mise en relief par le représentant du parquet de Souk Ahras qui a relevé le lors de l’exercice de ses fonctions quelques différences dans les constats médicaux.
Il citera en exemple des cas où le médecin légiste et le gynécologue avancent chacun de son côté une conclusion antagonique dans les crimes ou agressions accompagnés de violences sexuelles. Les Drs Allouche Imene et Mezhoudi Yacine ont respectivement mis en garde contre les erreurs et les autopsies abusives et placé le médecin au centre des responsabilités morale, professionnelle et judiciaire.
La première a surtout plaidé en faveur d’une restriction des examens d’autopsie par le biais d’une sensibilisation par rapport à cet acte majeur qui est parfois justifié par une mention de mort indéterminée ou suspecte qui, en fait, n’en est pas une. L’autre intervenant a insisté sur l’importance du premier acte descriptif engageant le médecin dans une voie où l’erreur n’est pas permise et où les règles d’éthique et de déontologie de la profession doivent être scrupuleusement respectées.
Il dira : «Dans bien des cas des rapports d’expertise sont accompagnés, à tort, d’informations médicales complémentaires sur un sujet victime à titre d’exemple de coups et blessures. Chose qui va à contre-sens du secret professionnel du médecin auteur du dossier d’orientation où l’on doit impérativement limiter l’acte sauf si l’avis du premier concerné est pris en compte». Cette responsabilité morale peut devenir professionnelle dans le cas où la victime s’oppose à la divulgation de ses autres maladies.
La responsabilité judiciaire du médecin est aussi perceptible à travers quelques actes réprimés par la loi et où la sagacité du médecin et son professionnalisme doivent être au rendez-vous. Il citera, à titre illustratif, des plaignants auteurs d’automutilation qui porteraient, volontiers, des scenarios catastrophes afin d’induire en erreur le circuit judiciaire sur la base d’un fallacieux diagnostic médical. En début de journée, le wali de Souk Ahras et le directeur de la santé et de la population ont dit toute l’importance de telles rencontres.