Le Mouloudia d’Alger fait face à une situation financière très difficile. C’est le moins que l’on puisse dire. La direction en place, conduite par Amar Brahmia, se démène tant bien que mal pour limiter les dégâts sur le plan financier.
Le gouffre financier, qualifié d’abyssal, est en train de plomber la saison et l’avenir à court terme du MCA. C’est à peine croyable. C’est malheureusement l’amère vérité d’un club qui a derrière lui la plus grande entreprise du pays, Sonatrach, et qui traîne les dettes accumulées comme un boulet de canon. C’est simple, présentement les comptes du club sont bloqués par des créanciers (anciens joueurs, entraîneurs, «prêteurs» et bien d’autres individus).
La transparence, la bonne gouvernance, la philosophie basée sur un projet à moyen et long terme se heurtent aux dures réalités d’un football qui marche sur la tête. Le MCA a beau baisser les salaires des joueurs, réduit de plus de la moitié la masse salariale et les primes de matchs, les temps restent durs pour joindre les deux bouts et honorer les dettes et le lourd passif accumulé pendant des années. Un acteur du club évoque la situation en ces termes : «Ceux qui croient que le Mouloudia roule sur l’or se trompent.
Notre situation est peut-être pire que celle de la majorité des clubs de la Ligue. Nous avons adopté un plan pour soulager la trésorerie avec des mesures strictes. Cela n’a pas suffi. Les dettes nous plombent. La situation est vraiment difficile au point où nous éprouvons d’énormes difficultés pour honorer les modestes salaires et primes des joueurs.
La dette, plus de 200 milliards de centimes, est énorme. Il faut un plan Marshall étalé sur une longue durée pour assainir la situation», clame notre interlocuteur. Les dettes fiscales et parafiscales sont énormes. Conséquence directe de cet état de fait, les comptes du MCA sont bloqués.
Presqu’incroyable mais vrai. La bouffée d’oxygène sur laquelle comptait le club pour renflouer ses caisses à travers le transfert du joueur Sadou à l’étranger a douché l’entourage du club. Des créanciers ont fait valoir leur droit pour récupérer l’argent prêté au club ou récupérer celui donné par la CRL au titre des litiges. A en croire des sources proches du Doyen, «c’est la dèche» au point où la direction ne serait pas contre le transfert, ici ou ailleurs, de n’importe quel joueur de l’effectif actuel. Au Mouloudia, les temps sont durs pour tous.
Cela n’augure rien de bon pour la suite de la saison qui sur le plan technique et comptable (points) les Vert et Rouge tirent leur épingle du jeu comme l’atteste leur classement à quelques encablures de la fin de la phase aller. Pour information, le bilan financier des deux derniers exercices (2019-202) n’a pas été validé par le commissaire aux comptes. De nombreuses réserves ont été consignées par la partie concernée et que la direction n’a pas contestée. A titre indicatif, Sonatrach alloue au MCA un budget de fonctionnement de 40 milliards de centimes, la moitié des besoins réels de ce chapitre.
Au Mouloudia les temps sont durs. La seule embellie, elle n’est pas moindre, c’est la bonne tenue de route de la jeune équipe confiée au coach tunisien Khaled Benyahia. Elle réalise une première partie de saison plus qu’honorable. En attendant mieux (sur tous les plans).