Hier les contrats à terme sur le pétrole ont bondi d’environ 1% dès l’ouverture des places de cotation. Le brut Brent s’échangeait au-dessus de à 71 dollars le baril tandis que les contrats à terme sur le brut West Texas Intermediate (WTI) ont progressé nettement au-dessus de à 68 dollars le baril.
Les perspectives robustes relatives à la demande de pétrole, notamment en Inde, préserveront, dans les mois à venir, le marché pétrolier d’une récession ont notamment déclaré des participants à la Conférence Asie-Pacifique sur le Pétrole (APPEC), qui se tient depuis hier à Singapour.
Les prix du pétrole ne se dirigeront peut-être pas vers une hausse de sitôt, car l’appétit de la Chine montre des signes de ralentissement, et l’économie américaine pourrait être confrontée à des pressions de la demande, mais cela ne signifie pas pour autant un effondrement du marché, indiquent des intervenant à la conférence. «Pour les marchés pétroliers, je ne m’attends pas à un boom.
Certes, les choses ralentissent. Mais est-ce que cela signifie un effondrement ? Je ne le pense pas. Les marchés vont peut-être stagner et c’est déjà assez mauvais pour le pétrole», a déclaré selon Platts, Torbjörn Törnqvist, président de Gunvor, lors d’une table ronde intitulée «Boom ou effondrement ? L’avenir des prix du pétrole», organisé lors du même événement.
Commentant la possibilité que les prix du pétrole descendent jusqu’à 50 dollars le baril, l’analyste a déclaré qu’il ne prévoyait pas une trajectoire aussi basse. «Je ne vois la possibilité que le prix du pétrole descende à 50 dollars le baril. Lorsque les prix atteignent 60 dollars, le cycle commence à s’inverser.
La demande est stimulée», a-t-il ajouté.
D’autres intervenants ont ajouté que les marchés pétroliers se trouvaient à un moment critique, où les fournisseurs de l’OPEP et les fournisseurs non membres de l’OPEP se disputent les parts de marché, à un moment où certains des plus grands centres de consommation de pétrole sont confrontés à un ralentissement de la demande. Mais ils ont convenu qu’«il était peu probable que le marché connaisse une guerre des prix». «Le schiste en Amérique n’est plus produit par une poignée de petites entreprises, mais les grands noms sont impliqués, comme ExxonMobil aux Etats-Unis et Petrobras au Brésil. Je ne pense pas que nous verrons ces grands noms s’engager dans une guerre des prix avec les principaux producteurs de l’OPEP - comme ce que nous avons vu en 2015», a déclaré Jeff Currie, directeur de la stratégie d’Energy Pathways, Carlyle. Il a ajouté que la poursuite des investissements dans le secteur pétrolier était cruciale pour l’avenir de l’économie.
Léger rebond des prix
Hier, les contrats à terme sur le pétrole ont bondi d’environ 1% dès l’ouverture des places de cotation. Le brut Brent s’échangeait au-dessus de à 71 dollars le baril tandis que les contrats à terme sur le brut West Texas Intermediate (WTI) ont progressé nettement au dessus de à 68 dollars le baril.
Les prix du brut Brent ont chuté au cours de chacune des six dernières séances de bourse, la semaine dernière, reculant de plus de 11%, soit près de 9 dollars le baril, pour enregistrer vendredi le prix de clôture le plus bas depuis décembre 2021.
Lors d’une réunion virtuelle jeudi 6 septembre 2024, les huit membres de l’OPEP+ qui devaient commencer à assouplir les réductions en octobre ont convenu qu’ils prolongeraient les réductions actuelles jusqu’à fin novembre, «après quoi ces réductions seront progressivement supprimées sur une base mensuelle à partir du 1er décembre 2024». L’OPEP+ a ajouté qu’elle garde «la flexibilité de suspendre ou d’inverser les ajustements si nécessaire».
L’annonce par l’OPEP+ du report de l’augmentation de l’offre n’a cependant pas suffi à calmer les marchés qui étaient déjà en proie à une forte spirale baissière, dans le sillage de spéculations - largement repris par les grandes agences de presse- faisant état d’une augmentation de la production de l’Opep, dès octobre prochain.
Dans ce contexte Morgan Stanley a réduit ses prévisions de prix du Brent pour le quatrième trimestre à 75 dollars le baril contre 80 dollars, ajoutant que les prix devraient probablement rester autour de ce niveau à moins que la demande ne faiblisse davantage.