Telle une malédiction, les feux de forêt s’abattent régulièrement sur le pays. Ils emportent, hélas, beaucoup de vies humaines.
Et comme une litanie, les déclarations des responsables mettent en avant les facteurs climatiques, jettent le doute sur des parties hostiles à l’intérêt national. Ils finissent, toutefois, par admettre après l’hécatombe avoir appris la leçon pour que pareille situation ne se reproduise plus jamais !
D’un air qui se veut grave, les condoléances sont présentées aux familles endeuillées et des promesses d’indemnisation pour les pertes subies par les habitants sont lancées devant les caméras omniprésentes. Le Premier ministre, qui se trouvait dans une caserne de pompiers, aurait dû s’enquérir des moyens dont disposent ces soldats du feu pour faire face aux incendies meurtriers.
Il aurait gagné plus de crédibilité aux yeux de tous. Il aurait même rassuré, un tant soit peu, l’opinion publique sur un engagement de son gouvernement à réunir la logistique technique à la hauteur de ces grandes catastrophes estivales qui secouent le pays à intervalles réguliers.
Il n’est un secret pour personne que notre pays est exposé aux risques des tremblements de terre, comme il l’est devenu, grandement, avec le fléau des feux de forêt.
Dans la littérature politique, l’opinion publique a toujours été bercée dans le fameux plan Orsec. C’est un commandement multisectoriel opérationnel dès le déclenchement de l’alerte, selon ses concepteurs. Dans les faits, ce plan n’a jamais été déployé, bien que le pays ait connu une série de situations d’urgence.
Aux yeux des observateurs conscients des capacités matérielles mobilisables, il y a lieu de privilégier en amont l’aspect sensibilisation, particulièrement dans le domaine de la préservation de la nature. Pour une modeste bande verte collée aux côtes maritimes, l’effort à consentir dans ce programme ne sera pas aussi colossal que le prix des «Canadair» tant exigés de nos jours.
Il importe, dénoncent encore ces hommes de terrain, de faire respecter ces réserves forestières si utiles à l’homme. Ils expliquent que souvent ces endroits sont squattés au vu et au su des autorités compétentes. Les activités qui s’y déroulent ne sont pas de nature à mettre de l’ordre et répandre la quiétude.
Ignorer ces aspects de sensibilisation et de surveillance dont doivent bénéficier nos espaces forestiers, c’est vouer à l’échec toute autre politique de sauvegarde imaginée. Intervenir pour éteindre le feu est déjà un échec, ne pas avoir les moyens conséquents pour le faire est tout simplement blâmable.