L’image est choquante. Pourtant, cette même image est devenue tellement banale qu’elle ne semble émouvoir personne, alors que le décor est implanté sur le boulevard Mohamed Belouizdad, plus connu par Saint- Jean, l’un des plus huppés de la ville.
Une image de décombres, de déblais éparpillés au milieu de murs à moitié démolis, contrastant avec celle des boutiques aux vitrines flamboyantes situées juste en face. Un décor qui n’est guère beau à voir. L’histoire remonte à plus d’une année quand fut entamée la démolition du fameux immeuble situé à l’angle entre les rues Kerrouche Abdelhamid et les cousins Boufenara.
Une opération qui est à l’arrêt depuis plusieurs mois. Ce qui pose de nombreux points d’interrogation sur cette opération, lancée avec une telle ferveur, qu’elle avait rappelé une démolition similaire du sinistre et non moins célèbre «Bâtiment cadeau», rasé en 1998 sur l’actuelle place Idir Youcef.
En effet, tous les services ont été mobilisés pour évacuer les habitants et les commerçants, avant de fermer tous les accès et couper l’alimentation en eau, en gaz et en électricité pour commencer la démolition, qui a été menée à une cadence très lente, en raison de certaines contraintes, notamment la situation de l’immeuble qui se trouve à proximité d’un boulevard à grande circulation. «La situation de cet immeuble est désolante d’autant que nous avions cru qu’il serait complètement rasé pour mettre fin à un long cauchemar qui menaçait la vie des habitants du quartier, avec les risques d’effondrement, mais voilà que les autorités ont montré leur incapacité à gérer ce dossier devenu trop encombrant», ont déploré des riverains.
Ces derniers appellent à une reprise urgente des travaux, car le site est devenu une véritable décharge publique où s’entassent toutes sortes d’ordures et de déblais. Pour rappel, l’immeuble en question avait subi de sérieuses dégradations depuis 2008. Malgré les appels des riverains pour penser sérieusement à le réhabiliter ou prévoir carrément de le démolir.
Face au silence des autorités, la situation s’est empirée jusqu’au 21 octobre 2018 lorsqu’un pan du mur de cette bâtisse s’est effondré du côté de la rue Kerrouche Abdelhamid.
Dans une première réaction à cette époque, l’alerte avait été donnée, la rue Kerrouche avait fermée à la circulation et un périmètre de sécurité a été mis en place par des clôtures métalliques, alors que les occupants évacués dans l’expectative, alors que l’on a même annoncé la future démolition de l’immeuble. Quatre ans après, les autorités continuent toujours à observer le silence.