L’ambiance au lycée Salah Benalioui de la capitale des Hauts-Plateaux n’est pas au beau fixe. La relation entre le directeur de l’établissement et des parents d’élèves d’une part, le chef de l’établissement et de certains enseignants, de l’autre, en est la cause.
Sollicitée, la Direction de l’éducation (DE) de la wilaya gérée provisoirement par le secrétaire général fait dans la demi-mesure.
Le 12 décembre 2021, une enseignante de langues étrangères adresse un rapport à sa tutelle. Victime, dit-elle, d’un harcèlement par le directeur du lycée, l’enseignante ne voit rien venir. Ayant pourtant reconnu les faits, le directeur auditionné par une commission dépêchée le 10 janvier dernier n’a fait l’objet d’aucune mesure disciplinaire. Le silence de la tutelle irrite la plaignante.
Pas disposé à passer l’éponge, son époux s’est rapprochée de notre bureau : «Mon épouse a fait l’objet d’un harcèlement. Le directeur n’a pas nié les faits. Devant la commission, il a répété les propos tenus. Trois mois après, la DE n’a pas jugé utile de donner suite à la plainte. Au lieu de divulguer les conclusions de la commission d’enquête, le chargé de la direction de l’éducation fait faux bond, parle d’une fausse réconciliation. La victime de harcèlement ne peut faire comme si de rien n’était aussi facilement. L’approche de la direction de l’éducation de Sétif nous oblige à étaler l’affaire sur la voie publique et demander l’intervention du ministre de l’Education nationale.»
L’époux de l’enseignante n’est pas disposé à lâcher prise. Comme un malheur n’arrive jamais seul, deux parents d’élèves se sont plaints mercredi dernier de l’«accueil» du directeur en question. Des rapports ont été remis au DE.
Ce n’est pas tout, puisque le dossier d’une autre enseignante de langue étrangère du même établissement suspendue le 7 mars 2022 met son grain de sel. Faisant l’objet d’une suspension conservatoire, l’affaire cache des dessous. Pour connaître le son de cloche de l’administration, nous avons pris attache avec le secrétaire général en charge de l’intérim : «Suite au rapport de l’enseignante, nous avons constitué une commission d’enquête.
Le directeur n’a pas nié les propos tenus. Pour des raisons évidentes, on ne peut rendre public le rapport de ladite commission. On va tout de même prendre des décisions, d’autant que je viens de recevoir deux rapports de parents d’élèves qui n’auraient pas été bien accueillis par le directeur devant faire l’objet d’un questionnaire.
Concernant l’autre affaire, le conseil de discipline a décidé le 12 avril 2022 d’affecter l’enseignante vers un autre établissement. Alors que l’intéressée voudrait quitter la wilaya.» Interdit pourtant par la loi, une directrice d’une école primaire du chef-lieu a collecté de l’argent auprès des écoliers. Selon des parents, certaines parties voudraient étouffer le scandale. L’agression d’une enseignante par une autre a connu, jeudi dernier, de nouveaux rebondissements.
Sur injonction d’un syndicaliste, l’agressée est arbitrairement mutée. N’admettant pas l’injuste mesure disciplinaire frappant l’agressée, les parents d’élèves de la nouvelle école de Gaoua (quartier périphérique de Sétif) ont organisé, jeudi, un sit-in. Le mouvement a obligé la DE à faire non seulement marche arrière, mais aussi à réhabiliter l’agressée…