Lutte contre l’immigration clandestine : Renforcement des contrôles aux frontières

27/08/2023 mis à jour: 02:53
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Photo : D. R.

Dans son dernier rapport, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a révélé que l’année 2022 a été hautement meurtrière sur les routes migratoires du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Le Haut Commandement de l’Armée nationale populaire (ANP) a donné des instructions à ses unités, notamment celles des garde-frontières et de la Gendarmerie nationale des wilayas côtières, afin de renforcer davantage la lutte contre l’immigration clandestine, selon des informations rapportées le journal Echoukouk El Yaoumi.

L’instruction du Haut Commandement de l’ANP intervient après la mise en échec des gardes-côtes à Annaba, Aïn Témouchent et Oran, de tentatives d’immigration clandestine de centaines de personnes qui se trouvaient à bord d’embarcations de fabrication artisanale. Tandis que les services de la Gendarmerie nationale sont intervenus, de juin à août, pour démanteler plus de 20 réseaux, a ajouté la même source.

La dernière opération menée par la Gendarmerie nationale à Oran remonte au 24 août courant, ce qui lui a permis de démanteler un réseau criminel international spécialisé dans le trafic de migrants et l’organisation de traversées maritimes clandestines. Le Commandement de la Gendarmerie nationale a précisé dans son communiqué que ce réseau était composé de 18 individus, dont 12 nationaux parmi lesquels 2 faisaient l’objet de recherches, et 6 autres de nationalité marocaine.

Au cours de cette opération, les gendarmes ont saisi un bateau de plaisance doté d’un moteur Yamaha de 80 chevaux, 4206 euros, 11900 DA et des passeports. Les mis en cause ont été présentés devant le procureur de la République près le tribunal d’Arzew, pour «traite d’êtres humains dans le cadre d’une organisation criminelle organisée», «trafic de migrants dans le cadre d’une association de malfaiteurs» et «blanchiment d’argent».

Systématiquement, l’ANP annonce le démantèlement des réseaux actifs à partir d’Oran, une ville qui est devenue l’une des destinations préférées pour des migrants cherchant à atteindre l’Europe. En dépit des naufrages et des risques mortels de la traversée de la Méditerranée, les harraga algériens sont de plus en plus nombreux à prendre la mer souvent en direction des côtes espagnoles. Le phénomène de l’émigration clandestine s’est accentué durant la pandémie de la Covid-19, où beaucoup de départs ont été enregistrés. Plus de 8000 interceptions ont en effet été effectuées par les gardes-côtes algériens en 2020.

Des chiffres inquiétants

Face à ce phénomène, les pouvoirs publics ont voté en 2009 une loi visant à combattre l’émigration clandestine. Ce texte de loi prévoit des peines allant jusqu’à six mois d’emprisonnement pour les harraga. Dans son nouveau rapport, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait révélé que l’année 2022 a été hautement meurtrière sur les routes migratoires du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Au total, 3789 décès ont été enregistrés l’an dernier, soit une augmentation de 11% par rapport à 2021. Le précédent record remonte à 2017, lorsque 4255 morts avaient été enregistrés, selon les données de l’ONU. La région MENA représente «plus de la moitié du total des 6877 décès enregistrés dans le monde», a souligné le communiqué de l’agence onusienne.

La Méditerranée orientale, centrale et occidentale, reste la route migratoire la plus meurtrière au monde avec 2406 morts enregistrés en 2022, soit une augmentation de 16% sur un an. L’agence de l’ONU a rappelé que la majorité de ces morts ne sont pas identifiés : 92% pour la région MENA et 84% pour le couloir  méditerranéen.

Par ailleurs, le nombre des décès pourrait être plus élevé, car il y a beaucoup de naufrages qui se produisent en haute mer, loin des radars des ONG de sauvetage ou des gardes-côtes responsables de la zone. Sur terre aussi, des exilés périssent sans témoin en l’absence de cadavres ou à cause du manque de données pour l’identification de corps sans vie. Et cela laisse «des familles désespérées à la recherche de réponses», selon l’OIM.

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