La Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) envisage une réactualisation de la nomenclature des médicaments, en incluant de nouvelles molécules, a affirmé hier son directeur général, Samir Ferhat.
La Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) modernise ses structures pour éviter toute perturbation des approvisionnements en médicaments, notamment les anticancéreux, au sein des hôpitaux. Cette annonce a été faite hier par le directeur général Samir Ferhat, lors de son passage à l’émission «L’Invité de la rédaction de la Radio nationale» (Chaîne 3).
C’est l’une des décisions prises suite à la directive du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a insisté, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, pour mettre en place des solutions durables pour garantir un approvisionnement stable et suffisant et «éviter à l’avenir toute perturbation des approvisionnements en médicaments, notamment les anticancéreux».
Ces perturbations ont eu de fâcheuses conséquences sur les patients atteints de cancer qui ont été privés de l’accès aux traitements essentiels, compromettant ainsi leurs chances de guérison ou de prolongation de la vie. Les retards dans l’administration des médicaments peuvent également aggraver les symptômes et réduire la qualité de vie des patients.
Les médecins et les équipes de soins devaient jongler avec les disponibilités fluctuantes des médicaments, ce qui pouvait compromettre la continuité des traitements et engendrer des niveaux de stress supplémentaires. «Pour moderniser la gestion de la PCH, il est important d’intégrer des technologies de pointe, telles que l’automatisation des processus et l’utilisation de l’intelligence artificielle pour l’analyse des données, des prévisions et des besoins, on devrait mettre un système de veille pour prévenir les ruptures», met-il en exergue.
«Un projet, assujetti à un cahier des charges est au niveau de la direction de l’informatique de la PCH pour permettre la surveillance des niveaux de stocks, il va intégrer les bons de commande électroniques, déjà opérationnels dans 633 hôpitaux, et la régulation entre les différents hôpitaux, améliorer la prévision des produits et lancer les appels à concurrence», ajoute-t-il.
Le bon de commande dans sa nouvelle version numérisée permet également au ministère de la Santé d’avoir une idée sur les produits périmés, la rationalisation et la mutualisation des moyens et ressources financières des établissements. Ainsi à travers ces bons de commande électroniques, la PCH a réussi à avoir une meilleure visibilité.
Il se veut rassurant : «A l’exception de trois produits qui sont en rupture, car abandonnés par les fabricants au profit d’autres molécules plus rentables financièrement, tous les autres produits oncologiques sont disponibles. Il est vrai que depuis deux ans, nous avons vécu des perturbations et des ruptures sur 124 produits d’oncologie, dont 24 étaient en rupture totale.
Actuellement, tous les produits sont disponibles, les personnels de santé peuvent en témoigner.» La cellule de veille installée au niveau du ministère de la Santé est fonctionnelle depuis plusieurs mois. Elle permet de lancer des alertes par rapport au risque de rupture de ces produits.
Automatisation et bons de commande électroniques
Le directeur de la PCH affirme en outre : «On ne va pas s’arrêter aux bons de commande électroniques. D’autres actions sont déjà menées à travers l’automatisation des processus de la chaîne d’approvisionnement, nous avons lancé le projet de la gestion électronique des documents (GED), nous discutons avec un prestataire pour un projet d’automatisation des inventaires.»
Les ruptures sont justifiées par rapport aux besoins des hôpitaux en médicaments qui ne sont pas exprimés, notamment par rapport aux produits mixtes, les chefs de service préfèrent que le malade obtienne son médicament auprès de l’officine privée et le retard accusé dans l’approvisionnement des produits par rapport aux fournisseurs, notamment ceux détenteurs de position monopolistique par rapport à l’enregistrement.
Pour M. Ferhat, «il est impératif de renforcer la confiance entre la PCH et les hôpitaux, et entre les professionnels de la santé et les patients pour une meilleure coordination afin de permettre une disponibilité de tous les médicaments».
L’invité de la Radio souligne que «tous les appels à concurrence sont engagés à temps et les contrats sont signés dans les délais avec les fournisseurs. La position monopolistique est justifiée par l’intéressement des fournisseurs pour la fabrication et la vente de ces produits».
Il dira aussi qu’il faudra réactualiser la nomenclature des médicaments de la PCH, il y a d’ailleurs un projet déjà finalisé dans ce sens avec de nouvelles molécules et l’abandon de celles qui ne sont plus fabriquées à l’étranger.
M. Ferhat est favorable à la démarche qui consiste à «orienter les investissements vers ces produits pour permettre la diversification des sources d’approvisionnement».
Concernant la numérisation du fichier des malades atteints de cancer, il explique que «la PCH détient une liste par rapport aux produits innovants.
Il y a une plateforme et un registre ouvert au niveau du ministère et nous aurons, avec précision, le nombre de malades avec leurs initiales et leurs besoins. Actuellement, nous travaillons sur les chiffres existants et nous ajoutons les 45 000 nouveaux cas qui arrivent chaque année dans les hôpitaux».