Lutte contre le trafic de drogues : Saisie record de cachets psychotropes dans le sud du pays

07/02/2024 mis à jour: 00:14
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Les crises politiques et sécuritaires majeures qui secouent plusieurs pays du Sahel impactent gravement l’Algérie. Selon plusieurs sources sécuritaires, les drogues saisies proviennent très généralement de la Libye ou du Sahel, où pullulent des ateliers clandestins de fabrication de prégabaline.

La prolifération des substances psychotropes en Algérie a de quoi inquiéter. Les chiffres des saisies quotidiennes de ces drogues donnent le tournis et témoignent de l’ampleur de la menace. Et ce n’est probablement que la face apparente de l’iceberg. Les services de sécurité sont sur tous les fronts pour démanteler les réseaux derrière ces trafics.

Les unités opérationnelles de la Sûreté nationale ont arrêté, rien que cette semaine, 17 individus activant dans le trafic illicite de psychotropes, au niveau des wilayas de Tamanrasset, d’Oran et d’El Oued, et saisi 141 6000 comprimés psychotropes. La première opération, menée par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la wilaya de Tamanrasset, a permis la saisie de 683 000 comprimés de type prégabaline et de 4 véhicules, avec arrestation de 3 individus.

La prégabaline est en fait un médicament prescrit pour traiter l’épilepsie. A très forte dose, il peut être mortel. Les toxicomanes l’utilisent pour se «shooter». La deuxième opération, menée par la 21e Sûreté urbaine d’Oran, a permis de mettre la main sur 572 714 comprimés hallucinogènes de différents types et l’arrestation de 11 individus.

La troisième opération menée par le Service central de lutte contre le trafic illicite de drogues s’est soldée par la saisie de 160 350 comprimés de type prégabaline et l’arrestation de 3 individus originaires de la wilaya d’El Oued et la récupération de 4 véhicules touristiques.

D’autre part, les éléments de la Sûreté urbaine de Massinissa, relevant de la sûreté de daïra d’El Khroub (Constantine), ont saisi ces derniers jours 8955 comprimés psychotropes et arrêté deux individus soupçonnés de transport et de commercialisation de substances médicamenteuses aux propriétés psychotropes.

Les crises politiques et sécuritaires majeures qui secouent plusieurs pays du Sahel impactent gravement l’Algérie. Selon plusieurs sources sécuritaires, les drogues saisies proviennent très généralement de la Libye ou du Sahel où pullulent des ateliers clandestins de fabrication de prégabaline.

En plus de cela, les analystes mettent en évidence les connexions avérées entre réseaux criminels et crimes transnationaux organisés (terrorisme, trafic d’armes, drogues, contrebande). Ces derniers tentent ces dernières années d’inonder le pays de ces cachets qui provoquent des ravages parmi les jeunes. Pour certains observateurs, il s’agit d’un véritable acte de guerre.

Au-delà des statistiques, des vies détruites

Les conséquences néfastes de la dépendance à la prégabaline sont terribles. Elles se manifestent à tous les niveaux de la vie quotidienne, perturbant les relations familiales, professionnelles et sociales (disputes, bagarres, agressivité, divorces, problèmes financiers graves, arrestations et poursuites judiciaires), et compromettent la capacité à fonctionner normalement dans la société. «En Algérie, durant ces dernières années, la lutte contre la drogue et la toxicomanie est devenue une priorité nationale et un vrai défi à relever pour l’Etat algérien.

Un fléau qui s’étend rapidement, partout dans les rues et les quartiers du pays, n’épargnant pas la jeunesse algérienne notamment, parfois jusque dans les écoles», souligne le site legal-doctrine.com.

En 1997, l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT) a été créé et installé en 2002. Cet établissement à caractère public et administratif, ne lésine sur aucun moyen pour initier des campagnes d’information et de sensibilisation dans les milieux fréquentés par les jeunes, dans un seul but, éradiquer ce fléau.

«Les dealers sont attirés par le gain facile. Ils préfèrent faire le commerce des psychotropes, où ils prennent moins de risques, que le cannabis», selon Fateh Daoudi, sous-directeur de la prévention à l’Office de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT).

Lors d’une prise de parole médiatique, il a expliqué l’envolée de la vente et de la consommation des psychotropes par le fait «que ces produits soient facilement transportables et en grandes quantités, mais aussi parce que leur effet sur le consommateur est immédiat».

Il a relevé, par ailleurs, que les psychotropes «occupent la seconde position» après le cannabis. C’est un marché important qui génère des fonds colossaux. Il fait malheureusement aussi de très nombreuses victimes. 
 

 

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