Lutte contre la consommation de drogue et de psychotropes : Les centres de désintoxication trop peu nombreux

22/03/2023 mis à jour: 05:45
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Abdelkrim Abidat, président de l’Organisation nationale pour la sauvegarde de la jeunesse (ONSJ).

Il est urgent de multiplier les centres de désintoxication à travers les villes du pays pour sensibiliser, prévenir et prendre en charge les toxicomanes. 

C’est l’appel lancé hier par Abdelkrim Abidat, président de l’Organisation nationale pour la sauvegarde de la jeunesse (ONSJ). Un des maillons faibles de la politique contre la drogue et les substances psychotropes, défendue cette semaine à l’APN par le ministre de la Justice, à l’occasion de la présentation du projet de loi relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic de stupéfiant et de substances psychotropes. 

Un parcours du combattant est résumé hier par des jeunes qui affichaient leur volonté de suivre des cures de sevrage. Mais compliqué et difficile, selon les parents, que nous avons rencontrés au centre de l’ONSJ de Bouchaoui (Alger), d’accéder à des structures pour la désintoxication, particulièrement dans l’intérieur du pays. Trois autres centres similaires sont en cours de réalisation à Boumerdès, Annaba et à Ghardaïa, selon Abidat, mais qui restent insuffisants devant le flux important des jeunes. «J’interpelle le ministère de l’Intérieur pour prendre exemple de ce centre afin d’élargir l’initiative à d’autres villes», appelle Abdelkrim Abidat, qui a symboliquement remis hier des «attestations» de suivi de cure aux 300 jeunes «testés négatifs» suite à une thérapie se sevrage de plusieurs mois. Des jeunes qui sombraient depuis des années dans le fléau de la drogue. 


Méthode de sevrage unique !

Les structures d’accueil étatiques existantes, généralement situées dans des services médicaux de psychiatrie, sont utiles pour les cas qui nécessitent des traitements fermés. 


C’est-à-dire un traitement médicamenteux dans un milieu hospitalier, une méthode écartée au centre de Bouchaoui, qui reçoit essentiellement des toxicomanes moins sévères. Or, il est important d’agir à un stade précoce. «Nous jouons le rôle des pompiers. Nous prenons en charge des jeunes victimes des drogues douces», explique-t-il. 

D’une capacité de 100 cas par jour, le centre de Bouchaoui dispose d’une méthode de sevrage «unique» et «naturelle» : la phytothérapie se base simplement sur les bienfaits… d’une tisane, désormais baptisée par ces jeunes «intique». Viennent ensuite la miroiro-thérapie (face à un miroir et un psychologue), la mécano-thérapie (faire revivre le corps par du sport), paramédical (massage, nettoyage du visage…), l’hydrothérapie (bain au jacuzzi)… Le tout est couronné par des ateliers en communication et encadrés par des psychologues bénévoles. 


Rappelons que la lutte contre le trafic de drogue est l’une des priorités du ministère de l’Intérieur : plusieurs mesures viennent d’être prises, dont la création d’un groupe de travail afin de trouver des moyens efficaces de prévention. Relevons aussi l’annonce de la création de cellules d’écoute et d’assistance aux toxicomanes, en mettant en place un numéro vert pour faciliter le contact avec les personnes concernées. 

Statistiquement, il a été annoncé le traitement de 85 538 affaires de trafic de drogue et de psychotropes en 2022, impliquant 97 863 individus avec la saisie de plus de 5 tonnes, des chiffres élevés par rapport à 2021.

 Le centre de Bouchaoui à lui seul a reçu, depuis son ouverture en 2019, 7775 toxicomanes, avec une prise en charge complète de 1440 jeunes. 

Le président de l’ONSJ, Abdelkrim Abidat, précise que sur les «600 000 toxicomanes enregistrés annuellement, les cas des consommateurs occasionnels ne sont pas comptabilisés, d’où la nécessité de concentrer les efforts sur la sensibilisation et la prévention». 
 

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