Dans un entretien accordé à la Radio nationale, en janvier dernier, une responsable de l'ONLCDT a évoqué une augmentation constante de drogue, tant dans la consommation que dans le trafic.
Tous les spécialistes s'attellent à préconiser l’approche thérapeutique pour aider les accros aux drogues à se défaire de leur addiction. Pour éviter d’en arriver là, ils favorisent la vulgarisation autour des méfaits de tous les produits stupéfiants, via des campagnes de sensibilisation. Dans cette perspective, le ministère de la Santé a initié une semaine de prévention, clôturée hier, sous forme de portes ouvertes destinées au grand public.
Ces multiples manifestations organisées au niveau des établissements scolaires, des centres de formation et des campus ont pour mission d’alerter sur un phénomène qui fait des ravages et qui, selon les rapports établis par plusieurs organisations concernées, affecte les catégories de jeunes de différents profils.
Le premier responsable du secteur a, à cet effet, exposé sa stratégie, se basant sur la prévention et la sensibilisation. Abdelhak Saihi est revenu sur le fléau de la toxicomanie, qui prend des proportions inquiétantes, particulièrement en milieu scolaire et universitaire. Son département, a-t-il indiqué, s'attelle à mettre à disposition des structures et des ressources humaines à l’effet de prendre en charge ceux et celles voulant suivre une cure de désintoxication.
Il faut reconnaître qu’il y a péril en la demeure. Car, le constat dressé, notamment par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), est pour le moins effarent. La hausse de consommation de produits stupéfiants est actée par ce dernier.
Dans un entretien accordé à la Radio nationale, en janvier dernier, une responsable de cet organisme a évoqué une augmentation constante tant dans la consommation que dans le trafic de drogue. S’agissant du cannabis ou des psychotropes, elle a souligné «une progression de 100% durant les derniers mois de 2022, comparativement avec la même période en 2021». Idem pour le cas des drogues dites dures, à l’exemple de la cocaïne. D’autant que les adeptes, est-il toujours relevé, sont de plus en plus jeunes.
Cette analyse de la situation est confirmée par les chiffres croissants des saisies de produits prohibés, livrés par les services compétents. Le bilan annuel fait état de la récupération de 5 tonnes de cannabis, 22 kg de cocaïne, 8,5 kg d’héroïne et plus de 7 millions de différents comprimés psychotropes. Et rien qu'à la veille du mois de Ramadhan, en mars dernier, les éléments de la Sûreté nationale ont mis la main sur 1,6 million de capsules de psychotropes dans quatre wilayas, Alger, Oran, Annaba et Ouargla.
Devant autant de trafic qui menace la santé physique et mentale des citoyens, les pouvoirs publics sont appelés à agir au plus vite. Selon le ministre de tutelle, le secteur dispose de plusieurs établissements de désintoxication, à savoir 46 centres intermédiaires, repartis sur l’ensemble du territoire, ainsi que 5 services hospitaliers. En 2021, ce sont pas moins de 22 000 toxicomanes qui y ont été soignés. Les services de «désintox», outre les moyens matériels, ont aussi besoin de personnel qualifié, formé dans cette spécialité médicale qu’est l’addictologie.
Selon la tutelle, 30 médecins ont suivi un cursus, d’une année et demie, pour être habilités à traiter ce genre de dépendance. Une quatrième promotion est en cours de formation à Oran, est-il encore précisé. Comme les modalités du sevrage incluent aussi une psychothérapie, la formation de psychologues est aussi inscrite à l’ordre du jour. Actuellement, ils sont 256 issus de cette catégorie professionnelle à exercer dans les structures publiques.