Dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine, docteur Yamna Behiri, enseignante à l’Université de Bouzaréah (Alger), avait animé une conférence au niveau de la bibliothèque principale de la wilaya Assia Djebbar, jeudi dernier.
Il s’agit d’une partie de sa thèse de doctorat, publiée à compte d’auteur, chez la maison d’édition Kawkab El Ouloum.
La conférencière n’a pas failli à son habitude. Ses recherches s’articulent sur les richesses de la civilisation ottomane en Algérie, en particulier dans sa ville natale, Cherchell. L’organisation urbanistique, l’architecture, la création des quartiers et leurs particularités, tels étaient les axes de son intervention, sans plus aller beaucoup plus dans les détails, «afin de vous inciter à lire mon livre, j’ai pris en charge totalement l’édition de mon 3e livre comme les deux précédents, il s’agit du résultat de mes recherches, j’espère que les étudiants continueront à mener des recherches dans cette partie du passé historique de notre pays, je précise que je veux laisser des archives et non pas faire du commerce avec la vente de mes livres, j’aurais souhaité que nos institutions s’occupent de l’édition, hélas, il ne faut pas de temps quand il est question de l’écriture de l’Histoire de notre pays», dit-elle.
Le docteur Yamna Behiri avait consulté 50 000 documents depuis les archives, en Algérie et à l’étranger, afin de pouvoir écrire ces ouvrages, qui mettent en exergue les patrimoines historique, culturel, administratif, traditionnel durant la civilisation ottomane. L’oratrice a indiqué à l’assistance constituée essentiellement de femmes, que le colonialisme français a détruit les traces de cette civilisation, et avait changé l’appellation des quartiers. «Durant l’ère ottomane, Cherchell comprenait 30 quartiers (houmate, ndlr), explique-t-elle, aujourd’hui, il ne reste que 2 quartiers».
Le docteur Yamna Behiri cite quelques exemples, tels que la grande mosquée de la ville construite par les Andalous en 1574, qui avait entièrement été transformée en hôpital pour les militaires et les colons français. Certains quartiers de sa ville natale qui ressemblaient autrefois à des quartiers de Grenade, ont disparu aujourd’hui. La propreté de la ville pendant la présence des Turcs avait été mise en évidence.
Docteur Yamna Behiri avait conclu son intervention par la situation et l’état actuel du caravansérail, un établissement hôtelier qui servait de lieu de transit pour les commerçants qui venaient par mer et par route, pour écouler leurs marchandises, d’une part, et de l’autre, un lieu d’hébergement pour les visiteurs de passages dans la ville.
Son classement vient d’être décidé par les autorités du pays, après trois années de démarches. «La valorisation du patrimoine architectural, historique et culturel ne doit pas être un vain mot», conclut-elle. Un débat a suivi l’intervention de l’universitaire Yamna Behiri.