Parmi elles, le saké, le henné, et pour la France, le «savoir-faire des couvreurs-zingueurs et ornementistes ».
Des dizaines de nouvelles traditions devraient rejoindre cette semaine le patrimoine immatériel de l'Unesco, une convention qui rencontre un succès croissant. Le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel se réunit depuis lundi à Asuncion, au Paraguay, pour statuer, entre mardi et jeudi, sur l'inscription de 66 nouveaux éléments présentés comme des traditions communautaires.
Parmi les plus connus figure le saké, un alcool de riz fabriqué à partir de grains et d'eaux de qualité, dont les méthodes de production et les rituels de consommation sont profondément enracinés dans la culture japonaise, selon l'Unesco. Les traditions liées au henné, utilisé pour des tatouages, pour teindre les cheveux ou porter chance, symbolisent également le cycle de vie, de la naissance à la mort. Ces pratiques sont portées par seize pays arabes.
La Côte d'Ivoire souhaite faire reconnaître les savoir-faire liés à la fabrication de l'Attiéké, une semoule de manioc, tandis que l'État palestinien défend les traditions associées au savon de Naplouse. La Syrie, pour sa part, cherche à inscrire les pratiques autour du savon d'Alep, malgré les ravages de la guerre dans cette ville emblématique. La convention de 2003 sur le patrimoine culturel immatériel, ratifiée par 183 pays, a permis la reconnaissance de nombreux éléments culturels dans 145 États.
Cette convention a transformé la notion de patrimoine, reliant l'immatériel au matériel, selon Audrey Azoulay, directrice générale de l'Unesco. Elle met en lumière des pratiques qui reflètent la manière de vivre et d'interagir au sein des communautés, de la musique à la danse, en passant par les savoir-faire artisanaux et les traditions culinaires. Des exemples célèbres incluent la pizza napolitaine, la capoeira brésilienne et le flamenco espagnol.
À Asuncion, le comité examinera également des pratiques comme la migration nomade en Mongolie, où des familles d'éleveurs perpétuent des traditions ancestrales en suivant leurs troupeaux. Cuba, la République dominicaine, Haïti, le Honduras et le Venezuela souhaitent inscrire la fabrication de la cassave, une galette de manioc. La France défend plusieurs dossiers, dont celui des couvreurs-zingueurs qui restaurent les toits en zinc de Paris, ainsi que, conjointement avec la Belgique, la culture foraine.