L’ultimatum de la Cédéao aux putschistes

31/07/2023 mis à jour: 00:55
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Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réunis hier à Abuja, ont exigé la libération immédiate du président nigérien Mohamed Bazoum et fixé un ultimatum d’une semaine pour le retour à l’ordre constitutionnel dans le pays. 

«La Cédéao a notamment demandé la libération immédiate» du président Bazoum et le «retour complet à l’ordre constitutionnel en République du Niger», selon les résolutions lues à la fin de ce sommet extraordinaire présidé par le chef d’Etat du Nigeria, Ahmed Bola Tinubu. Si ces demandes ne «sont pas satisfaites dans un délai d’une semaine», la Cédéao «prendra toutes les mesures nécessaires» et «ces mesures peuvent inclure l’usage de la force», selon ces résolutions. «A cet effet, les chefs d’état-major de la défense» des pays de la Cédéao « doivent se réunir immédiatement », selon la même source. 

L’organisation régionale a également décidé de « suspendre toutes les transactions commerciales et financières » entre ses Etats membres et le Niger. D’autres sanctions financières ont été décidées, notamment « un gel des avoirs » pour ceux qui retiennent le président Bazoum et sa famille depuis mercredi dernier.  

A l’ouverture du sommet, le président nigérian Bola Tinubu, à la tête de la Cédéao, a dénoncé «la prise d’otage» du président Bazoum par des membres de sa garde présidentielle et l’ «assaut» fait à la démocratie. «Il n’est plus temps pour nous d’envoyer des signaux d’alarme », a-t-il déclaré, « le temps est à l’action ». Les pays de la Cédéao étaient représentés par leur dirigeant ou leur représentant. Le dirigeant du Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, dont le pays n’est pas membre de la Cédéao, mais voisin du Niger, a été convié et a participé à ce sommet.  Le Conseil de sécurité de l’ONU avait réclamé la veille le « rétablissement de l’ordre constitutionnel » au Niger. 

Dans une déclaration à la presse, les membres du Conseil ont souligné « l’urgente nécessité du rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger ». Ils ont appelé à « la libération immédiate et inconditionnelle du Président démocratiquement élu de la République » et ont souligné « la nécessité de le protéger, ainsi que sa famille et les membres de son gouvernement ».

 Les membres du Conseil se sont dits préoccupés par « l’impact négatif des changements anticonstitutionnels de gouvernement dans la région ». Ils ont exprimé leur soutien aux efforts de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), de l’Union africaine ainsi que des Nations unies et se sont félicités de leurs déclarations réaffirmant leur opposition à toute prise de pouvoir par des moyens anticonstitutionnels et demandant aux personnes concernées de s’abstenir de recourir à la violence, de céder le pouvoir et retourner dans leur caserne.  

Le président du Niger, Mohamed Bazoum, est séquestré, rappelle-t-on, depuis mercredi dernier par des membres de la Garde présidentielle (GP) qui ont «engagé un mouvement d’humeur anti-républicain» qui s’est transformé en coup de force. 

Depuis les militaires ont chassé les civils du pouvoir et mis en place un Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) présidé par le général Abdourahamane Tiani qui fait office de gouvernement.

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