Quand le privé l’emporte sur le collectif, l’accessoire sur l’essentiel, l’ordre des priorités se trouve alors remis en cause.
La logique s’efface et cède la place à des calculs qui ne profitent qu’à leurs initiateurs. Souvent, ce raisonnement hors normes cache des desseins inavoués. Ils se projettent à long terme pour ne pas éveiller des soupçons et surtout des critiques prématurées. La levée de boucliers fait partie de l’histoire d’une opposition politique dont il ne reste, hélas, que son ombre.
Concrètement, les pouvoirs publics ont initié, tout récemment, une allocation chômage jusque-là apanage de quelques pays riches soucieux du bien-être de leur population. Il se trouve que la dotation de ce généreux pécule ne fait pas l’unanimité et d’aucuns estiment qu’il dépasse le salaire mensuel de beaucoup de travailleurs, notamment ceux obligés d’exercer dans l’informel.
Du coup, la paresse risque bien de prendre de la valeur au détriment de l’effort au travail. La planche à billets peut faire durer le rêve, mais le réveil ne sera que plus pénible. Rien ne peut remplacer un emploi stable, à supposer même une moindre rémunération.
Les conséquences négatives des années Covid sur le prix des hydrocarbures, principale ressource du pays, et par extension sur l’état des entreprises économiques plongées dans la faillite ont grandement fragilisé le front social. Le pouvoir d’achat du citoyen est au plus bas au moment où les prix des denrées alimentaires ne cessent de connaître des fluctuations, quand ce n’est pas une lourde tendance à la hausse.
Le changement climatique, qui fait planer le spectre de la sécheresse due au stress hydrique, accentue l’autre menace de crise alimentaire. La rareté des céréales conséquemment au conflit russo-ukrainien n’est plus à démontrer.
Tout récemment, une institution financière annonce l’octroi d’un prêt sans intérêt, comme le stipule la loi islamique, aux citoyens désireux d’accomplir le pèlerinage en se rendant aux Lieux Saints. Une initiative louable en d’autres circonstances, même si elle demeure critiquable en vertu même des enseignements de la religion musulmane qu’elle prétend servir. Toute dette contractée en vue d’accomplir ce cinquième pilier de l’islam est fortement prohibée. La souplesse de notre religion protège les démunis de tout acte qui dépasse leur capacité à s’en acquitter.
L’aisance financière, si tel en est le cas, doit profiter d’abord à l’intérêt général en boostant les investissements créateurs d’emplois et de richesses. Les chantiers de la numérisation imposés par les effets négatifs de la Covid dans la vie du citoyen et encouragés par le président de la République n’aboutissent toujours pas.
C’est malheureusement le cas du secteur de la santé, mis à nu par la même pandémie qui reste un chantier éternel malgré les assurances des ministres qui se sont succédé à la tête de ce département stratégique.
Enfin, il va sans dire que les convictions des uns et des autres peuvent diverger mais l’ordre des priorités doit primer sur les intentions.