La hausse de la demande de pétrole en Asie devrait se confirmer dans les mois à venir, après avoir connu une longue période de croissance inégale depuis 2020. Dans ce contexte, l’évolution du marché pétrolier est soutenue par des prix en nette hausse, dans le sillage de la première décision prise en 2022 par l’OPEP+, dont les 23 membres ont convenu d’approuver une nouvelle augmentation des quotas de production.
L’Alliance qui s’attend à ce que le marché absorbe des quantités plus importantes de pétrole dans les mois à venir, malgré la flambée des infections à la Covid-19, est ainsi confortée dans sa stratégie consolidée en décembre 2022, malgré les pronostics américains pessimistes et de fortes pressions de la part de la Maison Blanche qui souhaite voir la courbe du pétrole s’inverser, en vue d’alléger la facture de consommation de carburants.
«Alors que nous laissons derrière nous les pires jours de la pandémie, le marché du pétrole et du gaz est déjà sur un mode de reprise stable des volumes et des prix, depuis les creux historiques de la mi-2020 et de 2022», a ainsi estimé Pankaj Kalra, PDG d’Essar Exploration and Production Limited, cité par S&P Global Platts.
Les raffineurs s’attendent en outre à ce que 2022 soit l’année la plus forte en termes de consommation de carburants nécessaires au transport aérien depuis le début de la pandémie.
L’agence Platts souligne que la façon dont les membres de l’OPEP+ planifient leur réponse de l’offre sera cruciale pour soutenir la reprise de la consommation qui se profile en Asie. Platts Analytics ajoute que la Chine et l’Inde stimuleront une reprise soutenue de la demande de pétrole malgré Omicron, soulignant que la demande de pétrole asiatique devrait augmenter de 1,7 million de barils par jour en 2022 et atteindre 103% des niveaux d’avant la pandémie, contre 1,2 million de barils par jour de croissance observés en 2021, bien que le plein impact d’Omicron, variante du coronavirus, soit toujours en cours d’évaluation. La croissance sera tirée par la demande de distillats moyens, qui devrait augmenter de 1 million de b/j en 2022, précise encore Platts.
«A l’exception de la Chine qui adopte une politique zéro Covid, la plupart des pays de la région s’orientent vers la réouverture des économies, malgré une augmentation des cas d’Omicron. Tout blocage est susceptible d’être localisé et plus ciblé, avec moins d’impact sur la demande de pétrole qu’en le passé», a déclaré Lim Jit Yang, conseiller pour les marchés pétroliers de l’Asie-Pacifique chez Platts Analytics.
En planifiant une augmentation de la production de 400 000 b/j pour février, le 4 janvier, l’alliance OPEP+ a indiqué qu’elle restait confiante dans le fait que le variant omicron aurait un impact plus faible sur la demande mondiale de pétrole qu’on ne le supposait auparavant. Les prix du brut ont depuis nettement progressé, se maintenant au-dessus de 80 dollars le baril.
L’alliance de 23 pays, qui contrôle environ la moitié de la capacité de production mondiale de pétrole et a institué une réduction record de 9,7 millions de b/j lors du krach boursier du printemps 2020, a progressivement rétabli sa production par ajouts mensuels de 400 000 b/j, dans le but de regagner niveaux pré-pandémiques d’ici la fin de 2022.