Livre sur Mohamed Larbi Zerouala présenté à la bibliothèque principale de Constantine : Un hommage à l’un des pionniers du chaâbi

15/06/2023 mis à jour: 05:05
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Séance de vente-dédicace en présence de l’auteur Mohamed Saïd Zerouala (photos :S.Arslan)

Après trois années de recherches, de recueil de documents et de témoignages, marquées surtout par une dure épreuve pour trouver un éditeur et un imprimeur, le Dr Mohamed Saïd Zerouala  vient de faire paraître un ouvrage très attendu par les mélomanes, mais aussi par les intellectuels intéressés par l’histoire de la musique à Constantine. 

Un document pour l’histoire intitulé Cheikh Mohamed Larbi Zerouala - un des pionniers du chaâbi à Constantine – Histoires et mémoires, paru récemment, et qui a été présenté au public, dans l’après-midi du lundi 12 juin, à la Bibliothèque principale de la lecture publique Mustapha Nettour de Constantine, en présence de nombreux artistes de divers horizons. 

Médecin de profession, Mohamed Saïd Zerouala, issu d’une famille bien connue à Constantine par des générations de musiciens dans le genre du malouf, est aussi une personnalité qui a beaucoup donné à la culture dans l’antique Cirta et même ailleurs, en étant dans les années 2000 à la tête de l’ex-Conseil consultatif culturel, avant d’assumer la mission de commissaire du Festival international du malouf. 

L’ouvrage se veut surtout un hommage rendu par le fils Mohamed Saïd à son père Mohamed Larbi, un des maîtres du chaâbi à Constantine dans les années 1950 et 1960, avant de se retirer de la scène artistique. «J’ai voulu réaliser un document qui servira de référence pour les chercheurs, mais qui restera aussi pour les futures générations, dans lequel je n’ai pas voulu trop parler de mon père ; j’ai pris trois ans pour rechercher, collecter et vérifier les informations, puis recueillir les témoignages, les documents et les photographies auprès de plusieurs personnes ayant connu mon père et travaillé avec lui, que je tiens à remercier pour leur précieuse collaboration, comme je tiens à remercier Abdelkader Touabi, ancien directeur du quotidien Ennasr pour avoir pris le soin de rédiger la traduction en arabe du texte que j’ai préparé», a déclaré Dr Mohamed Saïd Zerouala. 

L’ouvrage retrace la vie de cheikh Mohamed Larbi Zerouala, né en 1919 à Constantine et qui a grandi dans la maison de la famille Daksi, au n°4 de Zenket Lamamra, dans la vieille ville. Le livre suit toutes les étapes de sa vie depuis Dar Daksi où il avait comme père spirituel cheikh Mahmoud Daksi, un «qassad» (compositeur de qcidas) à la zaouia Rahmania, qui lui a appris l’accord du violon et du luth, puis sa scolarité à l’École Essalem, puis Ettarbia oua taâlim et l’ex-école française Arago (actuelle Mouloud Belabed) et son passage à la zaouia des Aïssaoua. Le lecteur aura à découvrir la passion de Mohamed Larbi Zerouala pour la musique dès sa jeune enfance, malgré les tentatives de son père pour le dissuader de suivre la voie de l’art en l’engageant dans diverses activités. Mais l’obstination de Mohamed Larbi finira par l’emporter.

L’ouvrage revient sur sa découverte du chaâbi, puis ses débuts au célèbre Fondouk Sidi Guessouma dans la vieille ville de Constantine, la création de son orchestre, sa rencontre avec cheikh M’hamed El Anka en mars 1954, ses passages à l’émission radiophonique «Houna Qacentina», son amitié avec Kateb Yassine, l’animation des fêtes de mariage et des soirées, ses voyages et tous les détails d’un parcours artistique riche, avant son retrait de la scène et sa disparition survenue en 1983. 

Très salué par tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la musique à Constantine, le livre a permis de lever le voile sur certains aspects du parcours artistique de Mohamed Larbi Zerouala, que les chercheurs auront à approfondir. Un livre à lire absolument pour découvrir aussi les aspects de la vie dans l’antique Cirta à cette belle époque qu’on a tendance à oublier. 


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