Une rencontre littéraire sur l’écrivain italien Italo Calvino (1923-1985) a été animée samedi à Alger par des écrivains et universitaires algériens et italiens qui ont revisité l’œuvre de cet auteur, engagé dans la vie culturelle et politique dans son pays.
Intitulée Calvino entre les deux rives, la rencontre organisée par l’Agence algérienne pour le rayonnement Culturel (Aarc), en partenariat avec l’Institut culturel italien d’Alger à l’occasion du centenaire de sa naissance, a permis aux participants de mettre la lumière sur l’œuvre et l’engagement de Calvino à travers la littérature. La chercheuse Italienne, Ginevra Latini, a évoqué dans sa contribution l’engagement intellectuel à travers ses articles et essais sur la littérature, la politique et la société.
Evoquant son rapport avec l’Algérie, l’universitaire a souligné que Calvino avait adopté des positions en faveur du combat du peuple algérien pour l’indépendance durant la Guerre de libération. Ginevra Latini, qui présentait les recommandations d’une résidence littéraire à Alger sur Calvino, a rappelé que l’écrivain avait publié en 1958 des articles dans le journal italien «Unita», exprimant ses «inquiétudes sur la situation en Algérie, sous occupation française, durant la Révolution».
Elle a relevé que Calvino avait recommandé à son éditeur de traduire en italien Le désert à l’aube de Noël Favrelière, soldat déserteur qui a rejoint l’Armée de libération nationale (ALN), le considérant comme étant l’un des meilleurs récits de guerre qu’il avait lu. Pour sa part, l’écrivain algérien Amara Lakhous a donné (par visioconférence) une communication intitulée «L’héritage littéraire et culturel de Calvino», en revenant sur le parcours de cet écrivain et intellectuel qui a exploré dans son œuvre «le malaise social» de ses concitoyens. Il a aussi évoqué le parcours militant de Calvino et son implication dans la vie politique dans son pays, notamment son engagement dans la résistance contre le fascisme et son adhésion au parti communiste italien.
L’universitaire et traducteur Mohamed Sari, quant à lui, a soutenu que Calvino est l’un des «illustres écrivains post-modernes qui ont fait une rupture avec le roman classique». En plus de marquer les courants littéraires et artistiques de son époque, Calvino, a-t-il observé, avait le génie d’explorer plusieurs genres (policier, révolutionnaire, fantastique…) dans un même roman Si par une nuit d’hiver un voyageur. La rencontre a été également marquée par une lecture d’extraits des œuvres de Calvino, par le comédien algérien Hassan Kechache qui, accompagné au piano par Ginevra Latini, a donné lecture à des passages des romans de l’auteur italien.