A la Fédération algérienne de football (FAF), les hommes changent et les mauvais réflexes demeurent. La preuve vient d’être administrée par l’instance faitière qui a annoncé, dans le communiqué qui a sanctionné sa dernière réunion statutaire (avril 2023), la constitution d’un groupe de travail formé de présidents de ligue de football amateur, pour parachever la proposition avancée lors du mandat de Charaf Eddine Amara, de dissoudre la ligue interrégions telle qu’elle se présente aujourd’hui et de la remplacer par… deux ligues interrégions avec le même nombre de clubs (96) répartis en 6 groupes (3 par ligue). Un carnaval pur jus.
Ce sera deux ligues de zones avec 3 groupes chacun. A quel objectif obéit ce changement ? Certainement pas à une stratégie réfléchie, à un moyen d’améliorer la situation catastrophique dans laquelle baigne le football amateur livré à toutes sortes de prédateurs, rapaces et voyous.
Selon un président de ligue qui a requis l’anonymat, «il s’agit tout simplement d’un règlement de comptes orchestré par des individus qui siégeaient au sein de l’organe exécutif et de supervision de la fédération (bureau fédéral) contre l’ancien président de la LIRF, Youcef Belmadjbar. Ils voulaient sa tête coûte que coûte.
Ils sont arrivés à leur fin sous le mandat de Djahid Zefizef, même s’ils ne sont plus là». Au lieu de sectionner une branche, ils ont coupé l’arbre. Ceux qui ont planifié ce funeste plan sont toujours dans le circuit du football à travers les ligues qu’ils n’ont jamais lâchées. Cette situation est aussi la conséquence des graves dérives commises lors du changement du système de compétition lors de la pandémie de la Covid-19. Aujourd’hui, la facture est salée.
La violence dans les stades a repris de plus belle, l’arrangement des matchs est devenu un geste normal, le niveau a dangereusement baissé. Les apprentis sorciers qui ont pris le football en otage doivent être contents de leur œuvre. Le président de la FAF doit rapidement mettre un terme à cette farce pour sauver ce qui peut être sauvé.
La création de deux ligues inter-régions pour diriger une même division, c’est du jamais vu. Déjà, les intéressés aiguisent leurs lames et chacun veut chapeauter une des deux ligues. D’abord, il faudra passer par la révision des statuts de la fédération.
Ce projet est un non- sens. Le mieux à faire est de fournir plus de moyens matériels, financiers et humains pour mieux encadrer la LIRF dans sa configuration actuelle, sinon il faut les rattacher aux ligues régionales (5) qui constituent des pôles, à l’instar d’Alger, Béchar, Constantine, Oran et Ouargla. La création de deux ligues interrégions de zones est une aberration qui enfonce davantage le football.