Notre pays s’est vu retarder son adhésion au nouveau bloc des BRICS. Une organisation qui date depuis plusieurs années. Elle revient sous les feux de la rampe en coïncidence avec le conflit russo-ukrainien. Beaucoup de spécialistes ne manquent pas d’associer cette guerre militaire à une volonté de briser l’hégémonie économique de l’Occident sur le reste de la planète.
Il faut dire que la course au leadership mondial n’est un secret pour personne, surtout que l’ordre traditionnel, qui fixe l’importance des puissances, a changé dans plusieurs domaines stratégiques. L’Algérie, qui s’inscrit dans cette voie, tant espérée, d’un réel équilibre international, ne peut qu’encourager une telle démarche. C’est l’occasion même de voir ses positions diplomatiques habituelles assimilées dans la nouvelle vision qui se dessine dans les relations internationales à travers les ambitions des BRICS.
Le principe de la décolonisation et de la recherche d’une solution pacifique constitue le socle de la politique étrangère de l’Algérie depuis sa propre indépendance de la longue colonisation française. Ce critère se trouve consigné dans la charte d’adhésion à la nouvelle organisation. Les exemples du Sahara occidental, de la Palestine, de la Libye et tout récemment du Niger prouvent cette politique de l’attachement à la souveraineté des Etats et à la volonté des peuples à choisir leur propre destin.
Sur sa politique interne, l’Algérie, le pays, ne semble pas encore trouver toutes ses marques. Le passage d’une économie dirigée vers celle de la réalité du marché a longtemps souffert d’une mentalité façonnée dans l’ancien système. La décennie noire, qui a suivi cette étape de tâtonnement, a fini par détruire le fragile tissu industriel. Un retard énorme a frappé tous les domaines. Une certaine anarchie s’est installée dans le circuit économique favorisant l’importation, source principale de l’activité parallèle et du gain facile. L’investissement local et étranger a été confronté aux pires entraves bureaucratiques.
Cette menace sur le secteur économique survit encore, malgré tous les efforts entrepris par les pouvoirs publics. Le président de la République en fait son objectif nodal pour réussir à concrétiser ses orientations politiques. L’autosuffisance alimentaire, la numérisation, l’encouragement à l’investissement et la lutte contre la corruption et l’économie parallèle sont autant de chantiers retenus dans son programme d’action.
La gestion du temps, qui demeure une équation à plusieurs inconnues, remet souvent en cause les prévisions les plus affinées. Le report en question doit être une occasion pour imposer un rythme de travail étroitement lié aux objectifs stratégiques bien définis. C’est sans doute le moins qui est attendu par tous pour sortir de l’ornière de la bureaucratie. Il n’en demeure pas moins que dans cette actualité «brûlante», tout un chacun peut faire sa propre lecture et tirer sa conclusion. Quelle qu’en soit l’issue, le pays doit être arrimer aux forces du progrès.