Quatre personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées lors d’affrontements entre groupes armés hier à Ghariane, dans le nord-ouest de la Libye, selon des sources concordantes jointes sur place, citées par l’AFP. «Des combats ont éclaté soudainement aux premières heures (dimanche) entre des groupes armés dans la ville, faisant quatre morts et plusieurs blessés», a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.
Selon cette source, les combats se poursuivent «mais par intermittence» dans différents secteurs, forçant les autorités à «fermer les accès à la ville» pour «protéger la vie des passants et des voyageurs». Ce bilan a été confirmé par une source à l’hôpital de Ghariane, qui a fait état de quatre morts et 10 blessés. Des vidéos, non authentifiées, partagées sur les réseaux sociaux et reprises par les médias locaux montrent des dizaines d’hommes armés dans les rues de Ghariane, ville du Jabal Nefoussa située à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tripoli, ainsi que plusieurs véhicules blindés incendiés. Le gouvernement Dbeibah, censé contrôler la ville de Ghariane, n’a pas réagi dans un premier temps hier à ces événements.
Début octobre, des combats ont éclaté dans le quartier résidentiel de Salmani à Benghazi entre les forces du maréchal Haftar et un groupe loyal à un rival, le colonel Al Mahdi Al Barghathi, retourné dans sa ville après des années d’exil, selon des médias et des informations partagées sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) s’est dite le 9 «préoccupée par les affrontements armés à Benghazi qui ont fait des victimes parmi les civils (…)», rappelant «à toutes les parties leurs obligations de protéger les civils». Les autorités de l’Est doivent «rétablir d’urgence les télécommunications à Benghazi, coupées lorsque les affrontements ont éclaté», a ajouté la Manul.
De son côté, Abdelhamid Dbeibah a demandé entre-temps au procureur général d’ouvrir «une enquête complète et transparente» sur les événements «exceptionnels» de Benghazi pour que «ceux qui mettent en danger la vie des civils et la paix sociale» rendent des comptes. Il a dénoncé les «affrontements armés dans un quartier résidentiel» et «la coupure délibérée et totale de tous les réseaux de communication (...), isolant la deuxième plus grande ville libyenne du reste du monde».
Depuis la chute de Mouammar El Gueddafi tué lors d’une révolte populaire en 2011, la Libye est minée par les violences fratricides et la division, avec une multitude de groupes armés aux allégeances mouvantes. Le pays est gouverné par deux exécutifs rivaux: l’un à Tripoli (ouest), dirigé par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l’ONU, l’autre dans l’Est, incarné par le Parlement et affilié au camp du maréchal Haftar, dont le fief est à Benghazi.