De nouvelles frappes de drones ont visé hier des sites de contrebandiers présumés dans l’ouest de la Libye dans le cadre d’une vaste opération militaire antitrafiquants menée depuis le 25 mai, ont rapporté des médias locaux. «Des frappes ont ciblé vendredi (hier, ndlr) des sites à Zouara», située à 120 kilomètres de la capitale Tripoli, près de la frontière avec la Tunisie, a indiqué la chaîne Libya Al Ahrar.
Elle a diffusé des images d’épaisses colonnes de fumée se dégageant de deux sites dans cette ville, l’un des points de départ d’embarcations de migrants clandestins vers l’Europe. Le 25 mai, le ministère de la Défense du gouvernement de Abdelhamid Dbeibah, basé à Tripoli, avait annoncé avoir lancé une vaste opération militaire contre des «caches de bandes de trafiquants de carburants, de stupéfiants et d’êtres humains dans la région du littoral occidental». Mardi, un communiqué du ministère a affirmé que «la première phase» de cette opération avait été menée «avec succès» et qu’elle avait «permis de détruire sept bateaux de trafic de migrants, six dépôts de trafiquants de drogue (...) et neuf camions-citernes utilisés pour la contrebande de carburant». L’opération s’est poursuivie en dépit des critiques qu’elle suscite dans un pays où deux camps rivaux, l’un à Tripoli et le second dans l’Est, se disputent le pouvoir sur fond de chaos sécuritaire depuis la chute du régime de Mouammar El Gueddafi en 2011.
L’opération, qui se limite jusqu’à présent à des raids de drones, a visé en un premier temps la ville côtière de Zawiya (45 km à l’ouest de Tripoli), mais s’est ensuite étendue à d’autres villes comme Al Maya, à une trentaine de kilomètres de la capitale, et Ajelat, une localité à environ 80 kilomètres à l’ouest de Tripoli, selon les médias.
Lors d’une réunion avec des officiers, diffusée jeudi soir par les médias, M. Dbeibah, également ministre de la Défense, a vanté, vidéo de drones à l’appui, la précision des frappes ayant visé des bateaux et des structures utilisés par des passeurs de migrants clandestins. «Nous frapperons d’une main de fer partout où nous pourrons», a-t-il écrit sur son compte Facebook. Il a précisé que les raids étaient jusque-là menés par des drones mais que la deuxième phase de cette campagne avait pour objectif «l’arrestation de toutes les personnes recherchées», ce qui laisse présager une opération terrestre.