L’hypocrisie occidentale épinglée

29/03/2023 mis à jour: 09:53
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Comme un cheveu sur la soupe occidentale, le rapport 2022 d’Amnesty International sur la situation des droits humains dans le monde épingle l’hypocrisie de l’Occident et la politique des deux poids deux mesures qui marque honteusement la planète globalisée sous l’hégémonie des Etats-Unis et de l’Union européenne.

Le rapport de plus de 500 pages dresse un état alarmant du vivre-ensemble sur notre planète, sujette à des catastrophes climatiques et davantage de conflits, toujours plus meurtriers et aux conséquences désastreuses (crise énergétique, crise alimentaire mondiales).

Mais pour la première fois, l’ONG pointe du doigt l’attitude hypocrite des Etats occidentaux, «qui ont réagi avec force à l’agression russe en Ukraine, mais ont fermé les yeux sur de graves violations commises ailleurs, voire en ont été complices».

On ne trouve pas d’opinion plus clairvoyante si ce n’est à Pékin, à Téhéran ou parmi les peuples du Sud, désormais affranchis du mythe du monde «civilisé» !

Qu’on en juge : Amnesty International considère que l’année 2022 a été la plus meurtrière de la dernière décennie pour les Palestiniens, tués impunément par l’armée israélienne et chassés de leurs terres par les colons. Au Myanmar, des centaines de civils parmi les populations karen et kayak ont été tués par l’armée et au moins 150 000 personnes ont été déplacées.

En Afghanistan où les femmes sont transformées en objet, en Arabie Saoudite, au Tibet et au Yémen, entre autres, les populations sont victimes de conflits armés ou de violences systémiques.

Le conflit meurtrier en Ethiopie et le nettoyage ethnique subi à l’abri des regards par la population du Tigré occidental ont fait plus de 500 000 victimes, estime l’ONG. La liste est encore longue. Plus détaillée.

Les conflits et leurs lots d’atteintes aux droits humains et de répression des sociétés civiles sont disséminés sur toute la planète, mais les gouvernements de l’Occident, si prompts à réagir lorsqu’il s’agit d’une zone de proximité culturelle ou d’intérêt économique ou géostratégique (comme en Ukraine) font preuve de mollesse et observent ce silence assourdissant qui alimente dans le «reste du monde» le sentiment d’injustice et la haine envers ce monde d’en haut.

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a résumé le sens du rapport en déclarant à la presse que la réponse à ce qui s’est passé en Ukraine est une réponse qui devrait être un modèle pour les autres crises présentes et futures, mais en négligeant les autres crises, on amoindrit la valeur de ce qui a été fait en Ukraine.

La vérité est que le monde d’en bas a déjà tranché sur la question, et en dehors de rares élites vassalisées, on prie pour hâter un nouvel ordre mondial multipolaire, plus équilibré, plus juste.

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