La grève de la rédaction de l'hebdomadaire français JDD entre dans son 29e jour consécutif suite à la nomination de Geoffroy Lejeune à la tête du journal.
Vendredi, la rédaction du JDD a massivement reconduit sa grève en opposition à la nomination de Geoffroy Lejeune, ancien directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles, ce qui entraînera l'absence du journal pour le cinquième dimanche consécutif. La poursuite de la grève a été approuvée par 98% des votants (97 pour, 2 contre, 4 sans réponse), selon la Société des journalistes (SDJ) du JDD dans un communiqué. "Il n'y aura pas de journal ce dimanche", a confirmé une journaliste du JDD. La SDJ a précisé que la rédaction se réunira samedi, marquant symboliquement un mois de grève, pour décider de la suite du mouvement. Néanmoins, même si la grève devait prendre fin samedi, certaines journalistes ne voient pas comment le journal pourrait être publié dimanche.
Si la mobilisation se poursuit au-delà du dimanche 23 juillet, le JDD aura dépassé le record de 31 jours de grève menée en 2016 par la rédaction d'i-Télé après son rachat par Vincent Bolloré. Il s'agit d'un mouvement sans précédent dans l'histoire du JDD, fondé en 1948, car la grève précédente en 2016 n'avait touché qu'un seul dimanche. La rédaction a entamé cette grève le 22 juin pour protester contre l'arrivée de Geoffroy Lejeune, considéré comme marqué à droite, et pour réclamer des garanties d'indépendance éditoriale et juridique.
La nomination de Geoffroy Lejeune suscite des interrogations sur l'indépendance du journal, certains observateurs y voyant la main de Vincent Bolloré, dont le groupe Vivendi doit acquérir Lagardère, propriétaire du JDD, suite à une offre publique d'achat réussie. Cette situation a ravivé le débat sur l'indépendance des médias, conduisant notamment des députés de huit groupes politiques (à l'exception du RN et LR) à présenter une proposition de loi à l'Assemblée nationale visant à protéger la liberté éditoriale des médias sollicitant des aides de l'État.