La prise de conscience mondiale de la nécessité d’un développement intégrant les personnes handicapées est de plus en plus grande au sein de la communauté internationale. La Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) encourage la pleine intégration des handicapés dans la société. Elle mentionne spécifiquement, à cet égard, le rôle du développement international.
Le programme de développement durable à l’horizon 2030 indique clairement que le handicap ne peut constituer un motif ou un critère justifiant le manque d’accès aux programmes de développement ou le non-respect des droits des personnes.
De plus, les Objectifs de développement durables (ODD) renferment sept cibles faisant explicitement référence aux personnes handicapées, et six autres dédiées aux personnes en situation de vulnérabilité dont font partie les personnes handicapées, d’une part.
D’autre part, chez nous en Algérie, l’Office national des statistiques, ONS, indique le nombre de deux millions de personnes à besoins spécifiques tous handicaps confondus recensées, et qui, en aucun cas, ne doivent être exclues du droit constitutionnel de tout Algérien au logement.
Par ailleurs, si on assiste, bienheureusement, à la poussée d’un essor considérable au développement du parc logement dans tout le pays à destination de toutes les couches sociales de la population, les personnes à besoins spécifiques sont les parents pauvres, voire oubliées dans ces projets.
Et soit dit en passant, très peu de promoteurs pensent à l’accessibilité des lieux, mais ça, c’est un autre débat.
Car concernant les types de logements qui pourraient être proposés ou dédiés aux PMR (Personnes à mobilité réduites), l’habitat inclusif reste une idée géniale, et le concept, qui se déploie actuellement dans le monde et en Europe, n’en n’est qu’à ses balbutiements.
Chez nous, nous sommes parfaitement capables de concrétiser un tel projet en l’adaptant à notre mode de vie, notre environnement ou nos us et coutumes. En parlant de coutumes chez nous, la plupart des PMR adultes, qui n’ont pas eu la chance d’étudier, de s’intégrer, travailler ou fonder une famille vivent toujours, même une fois adulte, dans la maison familiale.
Ce qui fait qu’une fois leurs parents décédés, beaucoup parmi les PMR sont rejetés par la fratrie ou époux et épouses fratrie, et ils deviennent souvent sdf, faute de structures adaptées de prise en charge.
C’est forte de ce constat alarmant que Fondation Yamina (F.Y) en saisit l’opportunité pour se lancer dans un projet habitat inclusif destiné aux personnes vulnérables que sont les PMR, et ce, dans n’importe quelle wilaya du pays qui manifesterait son engouement pour le concept.
Il est évident que toute action sociale ou humanitaire propre à soulager le quotidien des PMR n’est pas l’apanage ou le monopole de quelle que structure que ce soit et que pour y arriver, tous les efforts conjugués ne sont pas superflus, c’est pourquoi, F.Y ouvre grands les bras pour accueillir des partenariats publics/privés pour réunir tous les ingrédients salutaires et efficaces pour réaliser dans un cadre participatif ce beau projet durable qui s’inscrira dans les mémoires et dans l’histoire.
…Et d’abord, c’est quoi l’habitat inclusif, et à qui s’adresse-t-il ?
Chez nous, l’habitat inclusif se situe en ce qui concerne les PMR entre deux structures spécialisées : les centres psycho pédagogiques et les maisons d’accueil pour personnes âgées tout en sachant que c’est l’état physique ou mental du PMR qui l’oblige à aller vers ces deux structures. Tandis que, s’agissant de l’habitat inclusif, c’est le choix du PMR lui-même qui lui fait aspirer à s’inscrire et vivre dans ce projet. Le PMR souhaite vivre seul en autonomie tout en vivant avec les autres.
Ce qui fait que le concept répond parfaitement à ses aspirations, puisque dans l’habitat inclusif, chaque PMR aura un espace privé adapté à son handicap composé d’un studio avec sanitaires et jouira avec ses colocataires d’un espace commun de vie pour échanger, manger, cuisiner et bénéficier d’un programme d’animations culturelles, de loisirs et de formations adaptées sous la houlette bienveillante d’une équipe pluridisciplinaire es-qualifiée gérée par la Fondation.
Ce projet n’est ni insignifiant ni trop ambitieux, il est juste à la hauteur de ce que notre société doit à nos PMR afin de leur donner la chance d’évoluer au même titre que les autres citoyens et de s’extirper du cocon familial à temps avant que celui-ci ne devienne un carcan familial.
Fondation FY en est à ses tout débuts, elle a été créée le 14 mars journée nationale des handicapés en 2022. Elle fera tout ce qui sera en son pouvoir pour réaliser au moins un habitat inclusif témoin qui j’en suis sûre fera tache d’huile à travers tout le territoire national.
Si ce projet est à caractère social, les retombées économiques à long terme ne sont pas négligeables puisqu’il va générer beaucoup d’emplois. Mais comme nous sommes au début, nous allons commencer par fédérer des partenaires qualifiés dans le domaine pour un débat public/privé autour de sa faisabilité, à savoir les collectivités, les promoteurs, les architectes, les acteurs de la solidarité et toutes bonnes volontés spontanées. De cette consultation, nous apparaitra un plan d’action logique.
Alors au boulot ! On a du travail sur la planche ! Une belle aventure à l’horizon avec ce magnifique projet qui va s’inscrire dans les mémoires et dans l’histoire de nos PMR…Parce qu’ils le valent bien !
Par Y. KHODRI ,
Présidente de la Fondation Yamina (F.Y)
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