Les temps sont durs pour les malades chroniques à Sétif où bon nombre de médicaments sont en rupture. Les plus affectés sont les malades atteints d’une pathologie cardiaque et l’HTA (Hypertension artérielle).
Pour preuve, Mono-Tildiem, Flecaine, Aprovasc, Loxen 20 posent problème aux patients et à leurs parents obligés de frapper aux portes de bon nombre d’officines, en vain. Les asthmatiques et les malades atteints d’une insuffisance respiratoire ne sont pas mieux lotis. Theostat 200 est introuvable. Nécessaire pour les malades luttant contre le cancer du sein, Novadex n’est pas facile à dénicher. Au grand désarroi des concernés.
Contactés par El Watan de nombreux pharmaciens de la ville confirment et allongent la liste comportant de nombreux autres médicaments tels Tanganil (vertige), Fungizone, Chibroxine Collyre, Rifamycine, pour ne citer que ces produits. «La liste des médicaments en rupture est importante. Des catégories de malades chroniques sont les plus touchées par la pénurie. Nous sommes contraints de répondre par «Makanech» (Il n’y a pas). Nous n’avons plus la possibilité de dépanner nos propres malades obligés de faire tout un parcours du combattant inutilement.
Le malheur c’est que certains produits tels Theostat 200 et le monotildiem (LP 300) n’ont pas de génériques», révèlent des pharmaciens. Ne sachant à quel saint se vouer, les malades sont, le moins que l’on puisse dire déboussolés. «Avec ces pénuries à répétition, on nous oblige désormais à stocker et consommer des médicaments mêmes périmés. Pour mettre la main sur une boite de Théostat 200, j’ai dû avaler plus de 100 km», fulmine un asthmatique au bout de la déprime.
Se trouvant dans la même situation, un hypertendu a lui aussi bataillé dur pour se procurer une boite de Mono-Tildiem (LP 300). «En plus des problèmes de tous les jours, un hypertendu est obligé de stresser pour un médicament. La pénurie fait de nous des mendiants à la quête de l’aumône. Avec ou sans carte CNAS, la réponse est la même», empeste notre interlocuteur. Parlant sous le sceau de l’anonymat, un grossiste accuse la Covid 19. «La Covid -19 a déréglé les marchés mondiaux. Elle est la principale responsable de la pénurie et de l’augmentation des prix de la matière première. La relance de la production et les lenteurs relatives aux enregistrements font le reste», a-t-il affirmé.
Un autre grossiste n’est pas de cet avis. «La rupture des stocks incombe en premier lieu au pharmacien ne jugeant pas utile d’établir des prévisions et ses besoins pour une période d’au moins trois mois. Importés et dépourvus de génériques, d’autres médicaments tels le Theostat 200 sont effectivement en rupture», précise notre interlocuteur. En attendant l’approvisionnement du marché national, de nombreux malades croisent les doigts et prient.