Outre son expansion, le groupe des Brics discutera de questions de géopolitique mondiale, du développement de la banque NDB et de l’utilisation des monnaies locales dans les échanges commerciaux, ainsi que de commerce et de développement des infrastructures.
Les travaux du 15e Sommet des pays du groupe des Brics se sont ouverts, hier, à Johannesburg, en Afrique du Sud, dans l'ambiance d’un forum des non-alignés avec la présence d’une cinquantaine de dirigeants du Sud global.
Cette 15e édition revêt une importance particulière, car elle tend à conférer au bloc économique de pays émergents, une nouvelle identité géopolitique. L’expansion du groupe et l’intégration de nouveaux membres sont d’ailleurs le principal enjeu de cette rencontre internationale organisée par un groupe de pays comptant 42% de la population du globe et produisant un quart de la richesse mondiale.
Pas moins de quarante Etats ont manifesté un intérêt pour le nouveau bloc, dont 23 ont exprimé ouvertement leur volonté d’y adhérer. L’Algérie, l’Arabie Saoudite, l’Argentine, l’Egypte, l’Indonésie, le Venezuela et l’Iran font partie des candidats qui attendent la réponse des Brics.
Ces derniers devront discuter d’abord des critères d’intégration de nouveaux membres avant de faire le tri parmi les candidatures. Le choix des nouveaux membres sera déterminant sur l’avenir géopolitique du groupe. Chaque membre des Brics semble avoir ses candidats favoris.
Pour certains c’est le poids économique et la démographie qui sont déterminants, alors que pour d’autres c’est le degré de non-alignement vis-à-vis du bloc occidental qui prime. La situation géographique a aussi son importance, puisqu’elle offre aux Brics l’éventualité d’ouvrir de nouveaux marchés ou de zone d’échange commercial.
Si les pays Brics cherchent, à travers leur expansion, une extension de leur influence et un renforcement de leur poids économique et politique face au bloc occidental, les pays qui souhaitent devenir membres, même en qualité d’observateurs, trouvent dans ce bloc une alternative à l’ordre unipolaire les soumettant à la condition de pays de second rang.
Sous le leitmotiv d’économie mondiale plus inclusive et de rééquilibrage du système politique mondial, le présent sommet s’ouvre avec la promesse de sortir avec une nouvelle feuille de route pour asseoir les bases d’un nouvel ordre mondial. «Nous sommes unis dans notre objectif commun et notre quête d’un monde meilleur et plus égalitaire», a souligné hier Cyril Ramaphosa, président sud-africain, à l’accueil du dirigeant chinois, Xi Jinping.
Pour rappel, l’Afrique du Sud, la Chine et la Russie sont les principaux membres des Brics qui sont favorables à son élargissement. Le Brésil et l’Inde attendent de discuter des critères d’adhésion et de placer leurs conditions.
Xi Jinping a affirmé dans une déclaration être «convaincu que le sommet des BRICS constituera une étape importante dans le développement du mécanisme des BRICS et contribuera à porter l’unité et la coopération des pays en développement à un niveau plus élevé».
Et d’ajouter que ce mécanisme de coopération des BRICS «est devenu une force constructive pour favoriser la croissance économique mondiale, une meilleure gouvernance mondiale et davantage de démocratie dans les relations internationales».
Notons, que les décisions au sein du groupe sont consensuelles, et chaque pays va peser de son poids pour convaincre tous les partenaires du choix final. «Au vu de la diversité des aspirants, il est difficile de voir quels pourraient être les critères pour une possible expansion» relève auprès de l’AFP John Stremlau, spécialiste en relations internationales à l’université de Johannesburg.
Pretoria a déjà préparé une proposition de critères qui sera soumise au débat lors de ce sommet. Sont présents à ce sommet, le président brésilien Luiz Inacio da Silva avec le Premier ministre indien Narenda Modi.
Etant sous le coup d’un mandat d’arrêt international, le président russe, Vladimir Poutine, sera quant à lui représenté par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, mais participera tout de même aux discussions via visioconférence.
Les cinq dirigeants devaient tenir dans la soirée d’hier «une mini-retraite et un dîner, au cours desquels ils discuteraient d’un cadre et des critères pour l’admission de nouveaux pays».
Outre son expansion, le groupe des Brics abordera les questions de géopolitique mondiale, du développement de la banque NDB et de l’utilisation des monnaies locales dans les échanges commerciaux, ainsi que de commerce et de développement des infrastructures.