En dépit du risque qu’ils encourent quotidiennement, les éboueurs de la wilaya de Constantine sont considérés comme l’une des catégories les moins valorisées sur tous les plans.
Les conditions de travail déplorables ont provoqué plusieurs débrayages, dont le dernier a été celui des éboueurs de l’Établissement de gestion urbaine de la ville d’Ali Mendjeli (EGUVAM). Ces agents de collecte ont décidé d’entamer une grève depuis le 4 mars pour crier leur désarroi.
Dans une plateforme de huit revendications adressée à leur direction, dont El Watan détient une copie, citons : «Un rappel de la prime de l’ICR, qui n’a pas été versée depuis mai 2017, l’augmentation avec effet rétroactif des salaires de base de 14500 DA à 22 000 DA, comme prévu depuis 2019. La révision à la hausse de la prime de rendement individuel de 15 à 25%, l’augmentation des primes du transport et du panier et le versement de la PRC des années 2020 et 2021.»
Pis encore, les représentants des travailleurs affiliés à l’UGTA affirment avoir subi une retenue sur salaire de 5000 DA, durant leur congé annuel de l’été 2018, sans raison valable, selon leurs dires. «Le meilleur employé parmi nous touche un net de 30 000 DA. Nous n’avons jamais bénéficié de la prime de contagion adoptée par le Parlement en 2015, vu le danger que nous encourons durant l’accomplissement de nos tâches. Nous sommes exposés aux différentes maladies, à l’instar de la tuberculose et l’hépatite. C’est la raison pour laquelle, nous avons demandé un versement toujours avec effet rétroactif de cette prime», a rappelé un des syndicalistes.
Les travailleurs soutiennent qu’ils ont exercé durant trois ans sans moyens et sans tenue spécifique. Ils ajoutent que l’administration a déposé plainte en référé contre le syndicat pour l’illégitimité de la grève. «Nous avons eu gain de cause et par la suite nous avons tenu une réunion avec le président du conseil d’administration de l’EGUVAM, qui n’est autre que le maire de la commune d’El Khroub.
Ce dernier a promis d’effectuer un versement de deux PRC et de la retenue sur salaire de 5000 DA. Le reste des revendications doit faire l’objet d’une délibération par l’APC d’El Khroub et négocié par la suite dépendamment du budget de la ville», a déclaré Khaled, un des syndicalistes.
Après une grève de dix jours, les éboueurs ont repris hier. Ils affirment que cette reprise est temporaire jusqu’au 22 mars, dépendamment de la prise en charge de leurs revendications.