Les «Souks Errahma» trop peu nombreux à Constantine

07/04/2022 mis à jour: 07:53
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Prévus pour être ouverts dès le début du mois de Ramadhan, les marchés appelés «Souk Errahma», devenus une tradition ancrée en Algérie, peinent encore à voir le jour dans la wilaya de Constantine.

Ces espaces, censés apporter un peu d’espoir et de soutien aux citoyens heurtés par les prix exorbitants constatés dès le premier jour de ce mois, font face à un problème d’autorisations. Trois jours après le début du mois de carême, les Constantinois ignorent tout sur ces marchés, leurs sites et quand seront-ils ouverts.

Dans la ville de Constantine, par exemple, trois marchés Errahma étaient prévus, dont un à la place Zaâmouche dans le quartier de Bab El Kantara, le deuxième devrait être installé à la gare routière Ouest, près de la cité Boussouf, et le troisième à la cité Boudraâ Salah. Jusqu’à ce jour, seulement celui de la cité Boudraa Salah est mis en exploitation.

Un espace boudé et abandonné par les commerçants depuis des années, vu son emplacement. La déception des habitants a été grande face aux prix affichés qui sont pratiquement les mêmes au niveau des autres marchés couverts.

«La seule chose que nous pouvons saluer ici, c’est bel et bien la disponibilité des produits concernés par la pénurie, comme l’huile de table et la semoule presque introuvables en ville, mais pour les autres il n’y a pas de différence dans les prix», souligne un citoyen.

Un autre pointe du doigt les institutions concernées, estimant que ce genre de marché se prépare au moins une semaine avant le Ramadhan et dans des lieux fréquentés par la population.

Pour les deux autres marchés, l’ouverture est prévue pour cette semaine. De ce fait, le fardeau qui pèse sur les familles n’était pas vraiment allégé, c’est pratiquement le même constat soulevé au niveau des autres communes. Selon les services de la direction du commerce, 22 marchés sont prévus, dont 3 pour chacune des communes de Constantine, El Khroub, Ibn Badis et Aïn Abid. Alors que deux souks l’ont été pour la commune de Hamma Bouziane et un seul pour chacune des autres communes. Cette perspective de créer ce lien direct entre le producteur et le consommateur, visant à réduire les prix pour préserver le pouvoir d’achat du citoyen en ce mois, n’était pas une réussite lors de ces premiers jours.

Des APC dépassées

Sur ces 22 marchés prévus, seulement 11 sont actuellement opérationnels. Ces espaces, dont certains sont éloignés des habitations, n’ont pas connu l’engouement attendu, même par les opérateurs économiques pour différentes raisons.

La principale raison réside dans la délivrance des autorisations. Jusqu’à présent, certaines communes ont attribué tardivement les permissions d’exploitation de ces espaces pour les privés ou elles ne l’ont encore pas délivrée, comme c’est le cas pour la ville de Constantine. Une procédure qui devrait être réfléchie et appliquée bien avant le mois de Ramadhan.

Les APC sont les premières responsables aussi de la désignation des lieux de ces marchés. «D’habitude, on clochardise le centre-ville avec ces chapiteaux fourre-tout, et quand il s’agit d’aider le citoyen, on passe à côté de la plaque», fulmine un habitant rencontré au centre-ville.

D’ailleurs, l’engouement de la population pour ces marchés de proximité n’est constaté que pour l’huile de table, la semoule et le lait. Dans ce sens, les services du commerce de Constantine affirment que la wilaya est approvisionnée quotidiennement en ces denrées.

Par exemple dimanche dernier, elle a été approvisionnée de 40 000 kg de sucre, 63 680 litres d’huile de table, 1016 quintaux de semoule et 2272 quintaux de farine. Mais tout a été raflé en quelques heures. 

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