Récemment, la chaîne française LCI a présenté un débat sur les relations entre l’Algérie, la France et le Maroc suite à un message adressé par le président Emmanuel Macron au roi Mohammed VI dans lequel le premier affirme au second que la France soutient le plan d’autonomie marocain au Sahara occidental sans manifester toutefois un quelconque appui à la «marocanité» de l’ancienne colonie espagnole.
Parmi les invités de la chaîne, il y avait un ancien diplomate français, retraité et qui a été notamment ambassadeur à Moscou. A un moment donné de l’émission, un animateur a demandé au respectable monsieur : «Pourquoi la France préfère-t-elle le Maroc à l’Algérie ?» Quelque peu surpris par la question, il répond : «Parce que le Maroc est plus développé que l’Algérie.» Aucun commentaire n’a été fait et l’animateur a changé rapidement de sujet.
Apparemment, ce respectable diplomate n’a pas de données précises sur le Maghreb et ne s’y intéresse pas beaucoup. Les Algériens n’ont jamais fait de comparaison sur les économies des pays du Maghreb en particulier et du monde arabe en général. La décence ne le permet pas et le respect qu’on se doit mutuellement pour ne pas froisser les susceptibilités des uns et des autres. Surtout qu’avec le peuple marocain, un grand peuple digne, seules les vicissitudes de l’histoire ont créé entre nous des frontières qui pourront un jour ou l’autre disparaître.
Mais il y a des réalités qu’on ne peut ignorer. La chance a voulu que notre pays soit pourvu de richesses naturelles qui ont été mises au service des Algériens. Le PNUD (Programmes des Nations unies pour le développement) fait le bilan chaque année des avancées de chacun, pays par pays. Il classe l’Algérie à la 91e place sur 189, avec «un développement humain élevé», et le Maroc à la 121e place, avec «un développement moyen».
Chaque pays a les dirigeants qu’il mérite. L’Algérie aurait pu nettement faire mieux si les deux décennies avec Bouteflika n’avaient pas provoqué un recul délibéré. Les Algériens, malgré les défauts qu’on leur attribue, n’ont jamais fait preuve d’égoïsme et ont toujours répondu à l’appel pour aider les pays, frères et amis, surtout s’ils sont dans son environnement immédiat.
C’est ce qu’ils ont fait spontanément lorsqu’il y a une année, un terrible tremblement de terre a frappé le peuple marocain, un peuple qui s’est montré digne face au malheur et a souffert en silence. L’Algérie a envoyé en extrême urgence à la frontière algéro-marocaine des dizaines de camions d’aides et trois avions gros porteurs étaient prêts à décoller pour le Maroc.
Malheureusement, le makhzen a refusé l’assistance algérienne. Mais il a été incapable de secourir les centaines de milliers de sinistrés. Une année après la catastrophe, et à l’approche de l’hiver, des reportages de télévision française montrent un peuple qui reçoit des secours au compte-gouttes, surtout dans les campagnes isolées où, parfois, on voit du parpaing et des briques entassés, mais point de reconstruction.
Ce que l’on voit constitue entre autres une réponse à l’ancien ambassadeur français qui ne sait sans doute pas que la situation est explosive chez nos voisins. Il ne sait pas que le Maroc est au bord de l’explosion avec un pouvoir égoïste et des dirigeants qui ont transformé leur pays en un narco-Etat. Toutes les villes marocaines sont secouées par des manifestations de citoyens contre les privations, la pauvreté, l’injustice.
Les jeunes surtout risquent actuellement leur vie pour tenter de pénétrer par force dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, dans l’espoir de rejoindre à la nage l’Europe continentale par le détroit de Gibraltar.
L’ONG Oxfam a établi un rapport terrible sur l’état de pauvreté du peuple marocain. Mais le palais royal et ses courtisans préfèrent se battre pour leur survie en jouant les supplétifs d’Israël qui leur assure en échange un soutien avec ses réseaux à l’international. Une mafia sans foi ni loi dirige un cartel international de trafiquants de cocaïne et de haschisch en méprisant tout le peuple marocain. Jusqu’à quand ?
Pire, les dirigeants de Rabat sont devenus ouvertement les proxis d’Israël, au Maghreb notamment. L’Algérie l'a constaté avec la découverte de l’espionnage : l’affaire Pegasus. Elle aurait dû s’éloigner davantage des dirigeants sans foi ni loi. Elle vient de rétablir le visa pour les Marocains, tout cela en lien avec l’espionnage pour Israël. Le comportement des dirigeants marocains est plus grave qu’on ne le pense.