Un calme estival régne sur la capitale francaise avant la grande procession fluviale de demain soir. Il s’agira de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques que les organisateurs ont sortie de son arène traditionnelle, de son site classique depuis 1896 pour la répandre dans la nature environnante parsemée de vestiges historiques et de monuments glorifiant les hôtes de cette olympiade.
Passés ces moments aquatiques, lumineux voire magiques de vendredi soir par lesquels le pouvoir français espère subjuguer les deux à trois milliards de téléspectateurs (une impressionnante couverture télévisuelle hors norme est programmée le long des berges), les images de la compétition proprement dite prendront le relais massivement dès le lendemain.
Les nombreux sites d’évolution disséminés pour la plupart dans la capitale, dans sa banlieue, mais également dans d’autres régions de France juqu’aux territoires d’outre-mer viendront éclipser le climat politique maussade qui domine la concurrence post-législative dans l’Héxagone. D’ores et déjà, un record est battu : c’est bien la première fois que les Jeux olympiques se déroulent dans un pays qui n’est doté ni d’un Premier ministre, ni d’un gouvernement officiel…
Les disciplines sportives traditionnelles prendront le départ progressivement selon le déroulé chronologique prévu par les organisateurs, mais le CIO avait déjà postérieurement envisagé de «rajeunir les jeux» en injectant au fur et à mesure de nouveaux sports méconnus du grand public, mais qui ne manquent pas d’attrait. Le président du Comité international olympique, M. Thomas Bach, a défendu cet argument en dehors de la 142e session du CIO tenue à Paris mardi et mercredi en précisant que ces nouvelles disciplines se sont inscrites par leur régularité et leur sérieux dans le vaste panorama du sport mondial.
Il s’agira donc par-là même de populariser davantage les Jeux olympiques et les ouvrir à des pans entiers des jeunesses du monde. De nouvelles disciplines, pour lesquelles il était nourri le plus vif scepticisme, ont déjà gagné leurs galons olympiques. Il s’agit du rugby à sept, du skate board, du surf, du badminton, du beach volley, du trampoline, du BMX, du VTT en attendant d’autres intégrations dans les années à venir.
Côté pronostic, la presse française spécialisée y va de ses probabilités et estime que rationnellement la délégation française (l’une des plus fortes avec 571 athlètes impliqués dans 43 disciplines) peut espérer raisonnablement remporter 60 à 75 médailles et se classer dans le top 5, probablement souhaitée en troisième position derrière les Etats-Unis et la Chine. Dans ce jeu de cibler les favoris des différentes disciplines engagées, deux de nos représentants ont été plébiscités en pole position et prouve que les spécialistes des médias les tiennent en haute considération.
Il s’agit de Kaylia Nemour que le journal français bien connu L’Equipe place en première position en gymnastique artistique du concours des barres asymétriques devant la Chinoise Qiu Qiyuan, la même qui lui avait ravi de quelques millièmes à Anvers, il y a deux mois, la couronne mondiale de cette spécialité. Dire qu’à 14 ans lors d’une chute qui lui avait valu une fracture sévère, la fédération française de gymnastique l’avait rayée de ses tablettes en la poussant à abandonner la pratique du sport…
L’autre espoir de médaille d’or, notre Djamel Sedjati (né le 3 mai 1999 à Tiaret) s’est affirmé ces derniers mois comme une valeur sûre du 800 mètres plat. Une belle revanche pour lui qui a été sélectionné en 2021 pour les Jeux olympiques de Tokyo et a joué de malchance se forçant à déclarer forfait pour avoir contracté le Covid une semaine avant son entrée en lice. L’attention des spécialistes de l’athlétisme a été attirée le 7 juin dernier au meeting de Paris où il s’est imposé dans le temps de 1’41’’56 centièmes réalisant la meilleure performance mondiale de tous les temps sur 800 mètres.
Moins d’une semaine plus tard au meeting Herculis de Monaco, il rabaisse cette performance de 10/100e de seconde à 1’41’’46. Les pronostics lui vouent comme principal adversaire le Kenyan Wanyonyi et le Français Tual. A 25 ans , au mieux de sa forme, Djamel Sedjati va vivre ses premiers Jeux olympiques. Il ralliera la capitale française dans les prochains jours. Son staff technique, Benida Amar et son épouse, Nouria Benida Merah (ex-championne olympique), préfèrent garder secret le lieu de la préparation et la date d’arrivée de leur athlète dans un souci de concentration.
Sauf qu’un observateur algérien, qui a requis l’anonymat, nous fait savoir que le début de compétition de Djamel Sedjati ne s’inscrit pas sous de bons auspices. Les conditions d’évolution, donc de performance, seront aléatoires. Prévues, en effet, le 7 août prochain, les éliminatoires du 800 mètres ont été programmées à une heure indue, c’est-à-dire à midi tapante. Gageons que le staff technique de Djamel Sedjati a pris en ligne de compte ce détail lié à la chaleur étouffante bien connu qui caractérise la capitale française durant le mois d’août.
Côté Village olympique, les athlètes algériens ont vécu hier une journée ordinaire. Ils se sont confinés à la poursuite de leur préparation physique et psychologique selon les plannings arrêtés par leurs dirigeants techniques en mettant à profit les installations à l’intérieur et aux alentours du centre d’hébergement de Saint-Denis.
Ils ont reçu hier vers 13h la visite de notre ambassadeur en France, qui s’est enquis de leur situation et leur a souhaité bonne chance. Par ailleurs, nos boxeurs et nos judokas connaitront leurs adversaires à l’issue du tirage au sort qui devra s’effectuer aujourd’hui.
Paris, envoyé special
Omar KHAROUM