La libération des geôles de Bachar Al Assad de dizaine de milliers de prisonniers de tous bords et de toutes tendances a provoqué des liesses de joie dimanche et hier, certes en Syrie, mais aussi un peu partout dans le monde où les réfugiés syriens sont établis.
Certains de ces prisonniers politiques croupissent en prison depuis plusieurs décennies et ont même été donnés pour mort, leurs familles ayant perdu tout espoir de les revoir un jour vivant. On imagine l’émotion qui a pu découler chez ces dernières.
C’est notamment dans la redoutable prison de Sednaya, située dans la ville éponyme et que certains n’hésitent pas à qualifier d’abattoir humain, tant les prisonniers de Bachar Al Assad, par paquets de mille, étaient entassés dans les conditions les plus inhumaines et soumis à des actes de torture, que «les temps forts» de ces actions de libération ont eu lieu.
Nombre de prisonniers se trouvant à l’intérieur de cette effroyable prison, dont des femmes et des enfants, lorsqu’ils ont été libérés la matinée de dimanche dernier ne semblaient pas comprendre ce qu’il leur arrivait tant l’incrédulité perlait dans leurs yeux.
Cette opération de «vider» les prisons syriennes a débuté seulement quelques heures après que Bachar Al Assad ait abdiqué, soit la matinée de dimanche dernier. Il est difficile, à l’heure actuelle, d’avoir une idée exacte sur le nombre de prisonniers ayant pu quitter les geôles syriennes ni de vérifier si ces libérations tous azimuts n’ont ciblé que les prisonniers de Bachar Al Assad ou si d’autres, ceux de droit commun, ont pu bénéficier d’une indue libération dans la foulée de cet enthousiasme débridé.
Toujours est-il, ce que redoutent le plus les observateurs, c’est que ces prisons syriennes, ayant abrité des décennies durant des personnes qui n’avaient rien à y faire, des personnes dont le seul tort est de s’être élevées contre Bachar Al Assad, se remplissent de nouveau, cette fois-ci par celles et ceux qui seront tentés de s’élever contre la doctrine et l’idéologie des nouveaux maîtres de Damas. Wait and see…