La rentrée des collectivités locales est sans doute la plus attendue après celle du secteur de l’éducation. Le service maintenu pendant l’été est essentiellement consacré à faire face aux grands risques marquant cette période désormais sensible de l’année, notamment les feux de forêt.
Les défis qui se profilent à l’horizon immédiat peuvent être synthétisés dans un seul grand volet : le développement local. Les différentes rencontres entre le gouvernement et les walis, ainsi que les dispositions du nouveau code communal en cours de préparation évoquent avec insistance le rôle pivot des walis et des élus locaux dans la dynamique de création d’activités, d’emplois et de richesse. Tous les acteurs de la vie nationale, les autorités comme les représentants de la société civile s’accordent à dire que la relance économique doit émaner prioritairement de la base.
Pour cela, il apparaît de plus en plus urgent de rompre avec les réflexes du passé et de remiser l’ancien logiciel de gestion qui a largement montré ses limites. Lorsque l’on consulte les derniers communiqués des assemblées locales, on est surpris de constater que ces dernières peuvent encore mobiliser des services entiers et des énergies, en plus du budget, pour gérer le dossier des «trousseaux scolaires».
La question du «couffin du ramadan» avait pourtant été transférée avec succès à des départements ministériels autrement plus outillés, et l’aide publique déclinée en une prime de 10 000 DA par famille nécessiteuse. Il avait fallu une longue période d’expérimentation et de réflexion avant de conclure que la meilleure aide aux catégories vulnérables est celle qui est versée directement sous forme d’allocation. Le chapitre du couffin aura été pendant des années le prétexte à des polémiques entre élus locaux puis le motif d’accusations de corruption.
Il reste maintenant, pour les assemblées locales, à gérer les trousseaux scolaires, leur contenance, leur qualité et leur provenance. Le ministre du Commerce a esquissé, la semaine dernière, un début de réponse à cette problématique des fournitures scolaires.
Il faudra commencer par les produire localement avant de penser aux conditions de vente et de distribution optimale. Pour soulager les assemblées locales de cette fonction sociale parfois extrêmement prenante, et leur permettre de s’approprier pleinement le rôle de cheville ouvrière du développement, il y a lieu de redynamiser les cellules locales de la solidarité et de l’action sociale, physiquement installées mais à l’audience et au champ d’intervention assez confidentiels.
La question de l’aménagement des zones d’activités, délimitées dans les communes, n’a jamais trouvé de solution probante depuis des décennies. Sans terrains d’assiette, des projets d’investissement sont indéfiniment mis en attente ou contraints à prospecter des possibilités d’installation dans des zones en expansion, autour des grands pôles économiques du pays. D’innombrables opérateurs atterrissent dans le bureau du médiateur ou de son délégué afin de soulever les difficultés qu’ils rencontrent, alors que leurs interlocuteurs premiers sont au niveau des communes.
Leurs projets de création d’activité se transforment alors en numéros de requête alors qu’il s’agit de plans d’investissement à examiner par des équipes techniques qualifiées dont doivent disposer les services communaux. Dans leurs effectifs et dans leur gestion participative, l’administration locale et les assemblées élues doivent s’ouvrir davantage aux architectes, aux ingénieurs et à tous les citoyens convaincus que l’ère de la rente est révolue et celle des idées novatrices une exigence vitale.