Les pressions inflationnistes s'accentuent : Menace sur l’économie mondiale

13/01/2022 mis à jour: 21:13
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Le lait est particulièrement touché, la filière étant fortement dépendante des importations / Photo : H. Lyes

Le dernier rapport de la Banque mondiale (BM) sur les perspectives économiques mondiales publié ce 11 janvier prévoit un ralentissement «prononcé» jusqu’en 2023. Les pressions inflationnistes sont donc parmi les conséquences les plus redoutables de la situation actuelle.

La montée de l’inflation et la menace de nouveaux variants de la Covid-19 à travers de nombreux pays risquent de compliquer davantage la situation de l’économie mondiale. Une coupure avec la reprise timide de 2021 est même attendue.

Le dernier rapport de la Banque mondiale (BM) sur les perspectives économiques mondiales publié ce 11 janvier prévoit un ralentissement «prononcé» jusqu’en 2023. «La croissance mondiale devrait ralentir sensiblement, pour s’établir à 4,1% en 2022 et 3,2% en 2023, contre 5,5% en 2021, sous l’effet de l’essoufflement du rattrapage de la demande et du retrait des mesures de soutien budgétaire et monétaire à travers le monde», résume le rapport. La menace la plus pesante vient de la propagation rapide du variant Omicron qui laisse présager, selon la même source, une continuité de la pandémie et une forte perturbation de l’activité économique.

Dans un tel scénario, les pénuries de main-d’œuvre s’accentueraient, perturbant davantage les chaînes d’approvisionnement mondiales, comme ce fut le cas au début de la pandémie, ce qui va alimenter l’inflation.

«Les chaînes mondiales d’approvisionnement étant déjà en surchauffe, ce qui conduit à des pénuries de matériaux et de matières premières, une hausse de la demande pourrait faire encore plus grimper les prix», avertissent les analystes de la BM. Les pressions inflationnistes sont donc parmi les conséquences les plus redoutables d’une telle situation. Ce qui annonce une réduction des marges de manœuvre de nombreux pays pour soutenir l’activité économique face à la crise sanitaire et pour limiter la poussée de l’inflation.

La situation est d’autant plus difficile à gérer dans les pays en développement. «La menace posée par de nouvelles flambées de Covid-19, des goulets d’étranglement persistants dans les chaînes d’approvisionnement et les pressions inflationnistes, ainsi que les fortes vulnérabilités financières dans une grande partie du monde sont autant de facteurs qui pourraient accroître le risque d’un atterrissage brutal pour ces économies», explique la Banque précisant que le risque inflationniste frappe «particulièrement durement les travailleurs à faible revenu».

De plus, «ce phénomène constitue une entrave pour les mesures de politique monétaire», notamment dans les pays en développement. C’est dire que les répercussions des fortes fluctuations des prix des produits de base s’annoncent lourdes.

Ces fluctuations cycliques ont été particulièrement intenses au cours des deux dernières années, lorsque les prix des produits de base se sont effondrés avec l’arrivée de la Covid-19, avant de remonter en flèche en 2021 et d’atteindre dans certains cas des niveaux historiques.

Les mouvements de balancier sur les marchés des matières premières sont probablement appelés à se poursuivre étant donné l’évolution de la situation macroéconomique mondiale et des facteurs liés à l’offre. Pour de nombreux produits de base, ils risquent en outre de s’accentuer sous l’effet du changement climatique.

Si les pays exportateurs de produits de base pourraient tirer profiter d’une telle situation, ce n’est pas le cas pour les pays importateurs qui devront faire face au risque de l’inflation importée surtout en ce qui concerne les matières alimentaires dont les prix ont grimpé de plus de 28% en 2021 selon l’organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO)qui avait alerté en novembre dernier contre les risques de multiplication des difficultés des pays à assurer leur sécurité alimentaire, les appelant à se préparer à d’autres crises. C’est le cas pour l’Algérie qui connaît depuis quelques semaines des perturbations dans l’approvisionnement du marché en produits de base.

Le lait est particulièrement touché, la filière étant fortement dépendante des importations eu égard à la faiblesse des volumes de production localement. La persistance de la pandémie avec son lot d’impacts sur les chaînes d’approvisionnement et sur les prix, conjuguée à l’inefficacité des mécanismes de régulation d’un marché gangrené de surcroît par l’informel sont autant d’indicateurs à prendre en charge pour se préparer à d’autres crises. La sonnette d’alarme est tirée.

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