Les pourparlers bien avancés, selon Reuters : Vers la cession des actifs de BP à ENI, à In Amenas et In Salah

13/03/2022 mis à jour: 00:35
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Le groupe italien ENI est sur le point de récupérer des actifs dans deux grands projets gaziers en Algérie

Selon des sources de Reuters, la compagnie britannique pétro-gazière BP serait sur le point de vendre à la compagnie italienne ENI ses actifs dans deux grands projets gaziers situés en Algérie, plus précisément à In Salah et In Amenas. 

«La valeur d’un tel accord n’est pas encore précisée», indique la dépêche de l’agence en soulignant que les pourparlers entre les deux entreprises «étaient bien avancés». 

Il est utile de rappeler que ces discussions ont débuté en juin 2021 et concernent la cession des 45,9% de participation de BP dans l’usine de traitement de gaz d’In Amenas et de 33% dans celle d’In Salah. En Algérie, la production de gaz détenue par BP représente 141 millions de mètres cubes alors que la production de pétrole est de 6000 barils par jour. Le droit de préemption de l’Etat algérien sera-t-il invoqué si le contrat venait à se concrétiser, comme ce fut le cas pour la tentative de vente des actifs d’Anadarko à Total ? 

Rien n’est sûr. L’Algérie a reçu, il y a quelques jours, le ministre des Affaires étrangères italien, Luigi Di Maio, dont l’objet de la visite a été l’augmentation de la fourniture de gaz algérien pour ce pays fortement dépendant du gaz russe. 

L’ENI est un partenaire historique de l’Algérie et a renouvelé nombre de contrats à long terme avec Sonatrach. L’année dernière, la compagnie italienne avait signé plusieurs contrats visant l’augmentation de sa production en Algérie. 

Pour l’heure, les deux compagnies, ENI et BP, ont refusé de commenter l’information liée à la cession des actifs, mais les sources de Reuters estiment que le changement du droit de propriété sur les deux centrales à gaz en Algérie en faveur d’ENI aidera cette dernière à «développer l’infrastructure énergétique de l’Algérie afin d’exporter plus de gaz vers le sud de l’Europe via des gazoducs». 

Cela avant d’ajouter que «l’Italie cherche à augmenter ses importations de gaz en provenance de l’Algérie pour aider à réduire sa dépendance aux flux de Gazprom…Et, pour ce faire, l’Algérie doit augmenter sa production de gaz en amont». 

Les mêmes sources indiquent qu’avec l’un des plus grands réseaux de transport de gaz en Europe, «l’Italie est considérée comme une future tête de pont vers l’Europe pour le gaz – et l’hydrogène à zéro émission – produit en Afrique du Nord et au-delà». 

Du côté de BP, on souligne que cette cession entre dans le cadre de la nouvelle stratégie de la compagnie visant à se tourner davantage vers le développement des énergies renouvelables. Notons que la nouvelle des «pourparlers avancés» entre BP et ENI sur les actifs en Algérie a coïncidé avec l’annonce, officielle cette fois, faite vendredi par les deux compagnies et concernant la conclusion d’un accord visant la fusion de leurs opérations pétrolières et gazières en Angola. 

Cet accord porte sur la création d’une joint-venture baptisée Azule Energy, devenant le plus grand producteur en Angola avec des participations dans 16 licences et dans la coentreprise Angola LNG. L’accord reprendra également la participation d’Eni dans Solenova, une société solaire conjointement détenue avec la Sonangol angolaise. «Des sources ont déclaré que les deux groupes énergétiques étaient sur le point de lever environ 2,5 mds de dollars de financement pour aider à financer cette joint-venture et étaient également proches d’un accord séparé pour qu’ENI achète des participations dans des centrales à gaz algériennes.» 

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