Les pays arabes face à leurs divisions

12/10/2023 mis à jour: 04:23
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Les ministres arabes des Affaires étrangères se sont rendus, mercredi 11 octobre, au siège de la Ligue arabe au Caire, pour une réunion extraordinaire, en réponse à la détérioration de la situation à Ghaza, marquée par des bombardements continus contre l’enclave palestinienne.

Cette réunion d’urgence, à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a été convoquée pour discuter des moyens d'action politique visant à mettre fin à l'agression israélienne contre la bande de Ghaza, à demander des comptes aux responsables de cette agression et à promouvoir la paix, le développement et la sécurité conformément au droit international, aux résolutions internationales et à l’Initiative de paix arabe, précise, dans une déclaration à l’agence de presse palestinienne Wafa, Muhannad Al Aklouk.

La contrainte principale à laquelle les membres de la Ligue arabe sont confrontés réside dans le fait que certains pays membres ont choisi de normaliser leurs relations avec Israël. Ces pays signataires des accords d’Abraham, notamment les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc, se trouvent dans une situation délicate. Le  fait est que si les gouvernants de ces pays arabes ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste,  leurs populations restent attachées à la cause palestinienne.

Les analystes estiment que si le conflit perdure, la pression publique augmentera sur ces pays, les obligeant à s’engager davantage en faveur de la Palestine. Aussi la réunion devra-t-elle mettre au jour les profondes divisions des membres de la Ligue arabe autour de la conduite à tenir avec Israël. Certains pays, comme l’Algérie et la Tunisie, ont exprimé leur solidarité pleine et entière avec le peuple palestinien.

S’exprimant lors de la réunion de la Ligue arabe, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a réitéré la solidarité de l’Algérie avec le peuple palestinien et sa dénonciation des agressions criminelles qu’il subit. L’Algérie, insiste-t-il, appelle à l’«intervention immédiate» des organisations et des institutions internationales pour «protéger le peuple palestinien». Dénonçant les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide que subit Ghaza, M. Attaf appelle la Ligue arabe à intervenir pour mobilier les instances internationales, notamment judiciaires, pour mettre un terme à ces «pratiques odieuses».

Il a aussi appelé les membres de cette Ligue à «intensifier les efforts pour assurer la protection et le soutien international au peuple palestinien et à lutter collectivement pour relancer le processus de paix». Des pays de la Ligue arabe se sont montrés bien plus timides ou ont surpris carrément, à l’instar des Emirats arabes ayant condamné fermement ce qu’ils nomment «l’attaque du Hamas».

«Nous sommes très reconnaissants envers les Emirats arabes unis pour leur position», avait d’ailleurs réagi la consule générale d'Israël à Dubaï, Liron Zaslansky, en se félicitant de voir «les amis de son pays se tenir à ses côtés».

Le fait est que les accords dits d’Abraham, négociés par l’administration de l’ancien président américain Donald Trump, ont été présentés comme une initiative visant à sortir le conflit israélo-palestinien de l’impasse. Cependant, ces accords n’ont pas abordé les questions fondamentales liées à l’occupation des Territoires palestiniens, la colonisation, le statut de Jérusalem, le partage des ressources en eau et le sort des réfugiés.

Cette escalade de violence remet en question l’efficacité de ces accords pour résoudre le conflit. De son côté, l’Arabie Saoudite s’achemine vers une normalisation avec Israël, ce qui rend toute condamnation ferme de l’entité sioniste peu probable.

L’Egypte, en tant que médiateur historique entre Israël et les Palestiniens, entend intensifier ses efforts diplomatiques pour mettre fin à l’escalade de violence. Le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi a eu des entretiens avec des dirigeants régionaux et internationaux, notamment le président émirati Cheikh Mohammed Ben Zayed Al Nahyane, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, et le roi Abdallah II de Jordanie. 

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