L’armée israélienne a de nouveau visé Zeitun, dans le nord de la Bande de Ghaza, durant la nuit de mardi à hier. Dans le Sud, les combats de rue se sont poursuivis, principalement à Khan Younès, transformée en champ de ruines.
A Rafah, à la frontière avec l’Egypte, où sont massés près d’un million et demi de déplacés palestiniens, selon l’ONU, le risque d’une offensive israélienne suscite l’inquiétude de la communauté internationale et des organisations humanitaires, en particulier, qui s’alarment d’une aggravation de la catastrophe humanitaire dans l’enclave palestinienne.
Alors que les pourparlers menés par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte se poursuivent pour une pause des combats de six semaines, qui devrait intervenir avant le mois de Ramadhan, le mouvement Hamas a exigé hier une augmentation de l’aide humanitaire entrant à Ghaza où la population est confrontée à une famine à grande échelle.
Les pourparlers autour de la trêve prévoient, selon une source du Hamas, des échanges de prisonniers chaque jour. La chaîne Al Jazeera a révélé mardi qu’Israël a accepté de libérer 400 prisonniers palestiniens en échange de 40 captifs israéliens. L’accord d’échange s’inscrit dans le cadre des récentes négociations à Paris entre des représentants israéliens, américains, égyptiens et qataris.
Israël a également accepté le retour progressif des Palestiniens déplacés vers le nord de Ghaza, à l’exception des jeunes hommes qui sont «en âge d’être recruté», et l’entrée d’une aide supplémentaire, comprenant des machines et des équipements lourds, et enfin, apparemment, l’installation d’abris temporaires dans le territoire assiégé, selon Al Jazeera.
La chaîne qatarie a, en outre, fait état du déplacement d’une délégation israélienne à Doha, où l’émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, a rencontré le chef du Hamas, Ismail Haniyeh. «J’ai espoir que d’ici lundi prochain, nous aurons un cessez-le-feu», a déclaré lundi le président américain, Joe Biden.Pendant ce temps, les souffrances des Palestiniens, soumis à une entreprises génocidaire sans répit, se prolongent.
L’hôpital Al Awda de la ville de Jabaliya, dans nord de la Bande de Ghaza, a annoncé hier la suspension complète de tous ses services médicaux en raison d’une grave pénurie de carburant et de fournitures médicales, rapporte l’agence palestinienne Wafa. L’établissement hospitalier avait averti lundi que ses services médicaux fournis aux malades et aux blessés cesseraient en raison du manque de fournitures médicales, de médicaments et de carburant, à la lumière du siège militaire strict imposé par les troupes d’occupation israéliennes sur les zones du nord de Ghaza.
31 hôpitaux hors service
Depuis le 7 octobre, les Israéliens ont mis hors service 31 hôpitaux hors service suite aux intenses raids aériens et incessants pilonnages à l’artillerie lourde. Outre les massacres de civils perpétrés dans la Bande de Ghaza, les forces de l’occupation ont intensifié, depuis le 7 octobre, les opérations d’arrestation ciblant les habitants de la Cisjordanie, selon l’agence Wafa citant la Commission des prisonniers et ex-prisonniers et le Club des prisonniers. Au total, on recense 7000 prisonniers palestiniens en Cisjordanie.
Les personnes arrêtées l’ont été soit à leur domicile, sur des points de contrôle militaires, soit contraints de se rendre sous la pression, a précisé la même source. Ces arrestations sont souvent exécutées avec violence à l’égard des personnes ciblées et de leurs familles lors d’incursion militaire à grande échelle dans les gouvernorats, les villes et les camps de réfugiés en Cisjordanie.
Les organismes de défense des détenus palestiniens ont également constaté des actes de sabotage, la destruction de maisons et des saisies d’argent et de véhicules opérées au cours de ces incursions. Ils ont mentionné qu’au moins 35 Palestiniens, dont des enfants et des ex-prisonniers, ont été interpellés par les forces d’occupation ces dernières 48 heures, lors des incursions militaires dans diverses régions de la Cisjordanie occupée : la ville de Yatta, dans le sud d’Hébron, Bethléem, Jénine, Ramallah et Jérusalem.
Par ailleurs, des affrontements ont éclaté hier dans l’après-midi entre des soldats israéliens et des civils palestiniens, dans l’un des quartiers de la ville d’Al Bireh, à Ramallah, selon des sources locales palestiniennes. Ces heurts ont éclaté après une incursion des forces de l’occupation dans la ville qui ont ouvert le feu et fait usage de gaz lacrymogène. A Qalqilya, dans le nord de la Cisjordanie occupée, des immeubles résidentiels ont été pris d’assaut par l’armée israélienne.
Selon des médias locaux, «les forces de l’occupation ont pris d’assaut la ville de Qalqilya, déployé leurs tireurs d’élite dans plusieurs bâtiments et imposé un siège à plusieurs quartiers». Hier à l’aube, les forces de l’armée d’occupation ont également pris d’assaut la ville de Jénine et son camp dans le nord de la Cisjordanie, faisant un blessé, en plus de la destruction du camp, des infrastructures et des biens appartenant à des Palestiniens.