Les inspecteurs réclament le décalage des dates des examens

31/01/2022 mis à jour: 02:17
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Les retards sont estimés entre 20 et 30% des programmes, selon plusieurs syndicats de l’éducation / Photo : B. Souhil

L’Organisation des parents d’élèves demande le maintien de deux trimestres seulement et la révision à la baisse, si nécessaire, des moyennes de passage entre les différents niveaux scolaires. De leur côté, les inspecteurs de l’éducation proposent plutôt un décalage des dates des compositions...

En confinement prolongé d’une semaine, les élèves vivent depuis le début de la 4e vague de la Covid-19 une cassure pédagogique. La majorité des indicateurs évoquent un retard dans l’avancement des programmes. Les retards sont estimés entre 20 et 30% des programmes, selon plusieurs syndicats de l’éducation.

Avec ces 3 semaines de fermeture des écoles, sans aucun programme pour pallier cette cassure pédagogique, ce retard s’accentuera. C’est du moins ce que certifient la plupart des partenaires sociaux du ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed. L’Organisation des parents d’élèves est allée jusqu’à demander le maintien de deux trimestres seulement et la révision à la baisse, si nécessaire, des moyennes de passage entre les différents niveaux scolaires.

Ceci, contrairement aux inspecteurs de l’Education nationale qui proposent plutôt un décalage des dates des compositions du 3e trimestre au mois de mai, voire début juin et ceux des examens de fin de cycle vers la fin juin ou carrément le mois de septembre. Le passage par la réduction des vacances de printemps à une semaine seulement serait inévitable, selon ce syndicat.

«La situation n’est pas encore dramatique. Avec 3 semaines de retard, c’est encore jouable pour se rattraper. Nous sommes dans la limite en matière de timing.

Si les autorités optent, pour des raisons sanitaires, à une semaine ou plus de confinement, nous serons dans l’incapacité d’arriver à un pourcentage avancé du programme», déclare Yacine Ouelmouhoub, secrétaire national du Syndicat des inspecteurs de l’éducation nationale (SIEN), qui souligne que le retard dans l’avancement des programmes n’est pas généralisé, puisque certains enseignants sont même en avance.

Pour lui, ce n’est pas à la tutelle d’établir un plan de rattrapage, mais plutôt aux enseignants qui s’adapteront selon leur taux d’avancement dans les cours. Ils peuvent, selon M. Ouelmouhoub, diminuer le nombre d’exercices ou se contenter des informations essentielles. «En temps normal, c’est au-delà de 3 semaines de cours non faits, que nous commençons à parler de retard. Jusque-là, nous ne sommes pas dans cette configuration. L’année scolaire n’est pas encore compromise.

Il n’y a pas lieu de s’affoler. Toutefois, il ne faut absolument pas improviser de nouvelles décisions de suspension des cours, que ce soit du côté de la tutelle ou des syndicats à travers des grèves.

A ce moment-là, si aucun plan de sauvetage de la scolarité des élèves n’est établi en parallèle, nous serons dans un sérieux problème pédagogique», alerte M. Ouelmouhoub qui refuse l’idée d’aller vers l’établissement de deux trimestres seulement. Pour lui, il n’y a pas lieu de priver les élèves d’une seconde chance de se rattraper. Sur le volet sanitaire, la reprise reste aussi inquiétante.

Opérationnellement parlant, si les autorités compétentes ne prennent pas les mesures adéquates pour la mise en pratique du protocole sanitaire, les conditions de retour des 11 millions d’élèves sont semblables à celles qui sont à la source du confinement.

L’absence de moyens humains, matériels et financiers s’ajouteront à la surcharge des classes pour favoriser la propagation du virus. Le ministère ne s’est toujours pas exprimé sur ces deux volets, à savoir sanitaire et pédagogique. 

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