L’année démarre aussi par l’ouverture des procès de dizaines d’activistes du hirak, qui se trouvaient en détention provisoire depuis de longs mois. Le CNLD a recensé aussi plusieurs condamnations à de lourdes peines d’emprisonnement des concernés, dont le coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS).
Les dix premiers jours de cette nouvelle année sont marqués par une multiplication d’arrestations d’activistes et de militants, d’engagements de nouvelles poursuites judiciaires, d’organisation de procès et de condamnation de détenus d’opinion à de lourdes peines d’emprisonnement.
En effet, le Comité national pour la libération des détenus politiques et d’opinion (CNLD) recense déjà des dizaines de nouvelles interpellations enregistrées à travers le territoire national. Selon le comité, la plupart des interpellations finissent par des présentations des personnes concernées devant les tribunaux et l’engagement de poursuites contre elles, avec, souvent, des incarcérations ou des placements sous contrôle judiciaire.
L’année démarre aussi par l’ouverture des procès des dizaines d’activistes du hirak qui se trouvaient en détention provisoire depuis de longs mois. Le CNLD a recensé aussi plusieurs condamnations à de lourdes peines d’emprisonnement des concernés, dont le coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares.
Arrêté en juillet dernier, ce dernier a été condamné, dimanche, à deux ans de prison ferme et 200 000 DA pour ses déclarations en tant que chef d’un parti politique. Le jour de la prononciation de ce verdict, le président du RCD, Mohcine Belabbas, a été convoqué par le juge d’instruction près le tribunal de Hussein Dey, à Alger, pour l’auditionner dans le cadre de l’enquête sur le «décès d’un ouvrier marocain travaillant dans son chantier».
Le leader du RCD a été placé, hier, sous contrôle judiciaire et il est obligé de se présenter, une fois par mois, devant le tribunal, pour signer sa présence.
Cette situation inquiète les défenseurs des droits de l’homme en Algérie qui dénoncent aussi «un verrouillage hermétique des champs politique et médiatique, ainsi que la remise en cause des droits constitutionnels des Algériens».
Dans une pétition, signée déjà par plus de 1000 personnes, dont des juristes, des universitaires et des militants associatifs et politiques, est condamnée «une offensive répressive contre les libertés et les droits constitutionnels à l’expression, à la réunion et à l’organisation qui s’est dangereusement amplifiée en ce début d’année 2022».
Les initiateurs citent, notamment, les attaques ciblant des associations, à l’image du RAJ et du Rassemblement des jeunes pour l’Algérie (RJA), et des partis politiques, dont le RCD, l’UCP et le PST. Pis encore, notent-ils, «la répression s’attaque aujourd’hui aux droits syndicaux».
«De nombreux syndicalistes des secteurs sociaux en lutte pour défendre leurs intérêts moraux et sociaux sont soumis, ces dernières semaines, à des enquêtes sécuritaires, et risquent des poursuites pénales sur le modèle désormais classique de la répression des acteurs et des revendications politiques. Les Algériennes et les Algériens sont interdits de toute forme d’organisation autonome : cela est inacceptable !» lancent-ils.