C’est connu par les initiés, El Tarf est à ce jour à ce jour la région d’Algérie qui a produit en nombre le plus de pièces archéologiques.
En 2003, une campagne de fouilles a débuté dans la région d’El Kala à partir du site antique de Ksar Fatma dans la commune fronta- lière d’El Aïoun. Un projet de recherche et de coopération algéro-italien entre le ministère de la Culture et l’Université de Trente (Piémont, Italie du Nord).
Un travail considérable avait été réalisé en s’étendant aux wilayas limitrophes de Guelma, Souk-Ahras et Annaba.
Des dizaines de nouvelles découvertes ont été effectuées, actualisant de manière remarquable l’inventaire de Stephane Gsell, qui date du début du siècle dernier.
En 2003, le projet avait démarré avec l’Agence nationale d’archéologie de protection des monuments et sites historiques.
En 2009, le Centre national de la recherche archéologique (CNRA) prend le relais et en 2011, la convention est reconduite puis encore récemment en janvier 2022. Mme Amel Soltani, directive du CNRA, M Kamel Meddad, son adjoint, directeur du projet et M. Rédha Attoui, chercheur associé, étaient présents durant plusieurs jours la semaine dernière à El Kala pour mettre en place les conditions réglementaires et logistiques pour la reprise des prospections qui vont démarrer le 16 juillet.
Elles sont exceptionnelles, nous dit Mme Soltani, car pour la première fois, les fouilles vont être terrestres mais aussi subaquatiques dans la zone de Segleb où on a identifié récemment des vestiges d’un lieu de production et d’habitation.
Aussi important sinon plus, souligne Rédha Attoui, que Ksar Fatma qui fera lui aussi l’objet de nouvelles fouilles.
Ces prospections terrestres s’étendront également à d’autres sites nouvellement signalés et qui vont être intégrés dans la nouvelle carte archéologique de l’Algérie.
L’équipe d’archéologues, qui a visité plusieurs sites, nous a fait part aussi de leur indignation face aux dommages causés par les voleurs de trésors qui pillent systématiquement les sites.
On a du mal à y croire, mais ils sont bien là, on ne sait pas qui ils sont mais ils opèrent en toute liberté. On pense à une complicité entre des riverains et des trafiquants venant de Tunisie.
«Ils ont bousillé des stèles et interprété à leur façon les inscriptions », déplore Redha Attoui, qui ajoute que les derniers incendies de forêt ont permis malgré tout la mise au jour de nouveaux vestiges.
Pour Mme Soltani, une équipe jeune va être mise en place. C’est également un projet pour initier les jeunes chercheurs à la recherche, précise M. Kamel Meddad, en nous expliquant les méthodes et moyens qui vont être mis en œuvre.
A la fin de l’année, annone encore Mme Soltani, une exposition et une journée d’étude se tiendront à El Tarf sur les acquis des prospection du CNRA.