Les forces d’occupation israéliennes ont tué 700 Palestiniens en 24 heures : Nouvelle journée d’enfer à Ghaza

04/12/2023 mis à jour: 06:54
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L’aviation israélienne a mené plusieurs raids aériens contre des quartiers et des villes à l’est de Ghaza - Photo : D. R.

Depuis le début de l’agression barbare israélienne contre Ghaza le 7 octobre dernier, plus de 15 500 Palestiniens ont été tués et 40 000 autres blessés.

La population de Ghaza a vécu hier une nouvelle journée d’horreur, avec son lot de morts, de souffrances et de destruction. Les forces d’occupation israéliennes ont poursuivi leur agression d’une rare violence contre cette enclave palestinienne pour le troisième jour consécutif depuis la fin de la trêve humanitaire, jeudi dernier.

Des dizaines d’escadrilles de chasse ont été engagées dans cette nouvelle phase de bombardements indiscriminés qui en dit long sur les intentions génocidaires d’un occupant qui tire sur tout ce qui bouge. Des frappes aériennes ont ciblé des habitations et des installations civiles dans divers endroits et quartiers de Ghaza, faisant des dizaines de morts et de blessés supplémentaires.

Du camp de Jabaliya au nord, que la furie meurtrière israélienne a rendu célèbre, à la ville Khan Younès au sud, l’enclave palestinienne subit l’acharnement d’un gouvernement aveuglé par sa soif infinie de vengeance. A la mi-journée, des dizaines de morts ont été dénombrés suite à de nouvelles frappes contre le camp de Jabaliya, au nord de la Bande.

De nouvelles victimes qui s’ajoutent à la centaine de civils tués dans les bombardements de la veille contre le même site. A Khan Younès, au sud de l’enclave, près d’une centaine de personnes ont été tuées dans d’intenses raids aériens.

L’armée d’occupation israélienne a utilisé des drones pour faire exploser un immeuble habité dans la localité d’Al Qarara, au nord-est de Khan Younès, tuant plusieurs membres d’une même famille. Toujours dans la même zone, l’artillerie de l’occupant a pris pour cible un autre camp palestinien, celui d’Al Bureij, faisant une dizaines de morts.

Les mêmes scènes macabres ont été enregistrées dans les quartiers d’Al Zaytoun et de Shujjayia, où les bombardements ont fait de nombreux morts et blessés. Selon l’agence palestinienne Wafa, des dizaines de personnes sont toujours coincées sous les décombres de leurs maisons détruites. Un pilonnage intense de la ville de Beit Lahia a également fait plusieurs victimes parmi les civils, dont des enfants. La machine de guerre israélienne est allée jusqu’à couper la route reliant le centre au sud de Ghaza et celle qui connecte les gouvernorats de Khan Younès et de Rafah.

80% des véhicules de secours détruits

L’aviation israélienne a également mené plusieurs raids aériens contre des quartiers et des villes à l’est de Ghaza. Selon un correspondant de la chaîne qatarie Al Jazeera, des tirs de missiles israéliens contre une maison du quartier d’Al Daraj ont fait une dizaine de morts et de blessés. Dès l’aube, 9 Palestiniens ont été tués dans un raid israélien qui a visé une maison dans le quartier d’Al Geneina, à l’est de Rafah. Aussi, les forces de l’occupation ont détruit une mosquée dans le quartier d’Al Tuffah, à l’est de la Bande.

Selon le bureau des médias du gouvernement à Ghaza, plus de 700 Palestiniens ont été tués au cours des dernières 24 heures. Depuis le début de l’agression barbare israélienne contre Ghaza le 7 octobre dernier, plus de 15 500 Palestiniens ont été tués et 40 000 autres blessés. Selon l’agence Wafa citant des sources médicales, les femmes et les enfants représentaient 50% des morts et 70% des blessés.

A cet hallucinant bilan macabre s’ajoutent les 280 membres du personnel médical tués dans des raids aériens menés contre les hôpitaux. Les forces d’occupation israéliennes ont également tiré sur 56 ambulances qu’elles ont mises hors service, alors que des milliers de personnes, coincées dans les immenses champs de ruine qu’est devenue Ghaza, attendent désespérément d’être secourues.

Selon un communiqué du bureau des médias à Ghaza, les véhicules et les équipements de la Protection civile ont également été visés par les bombardements. «80% des véhicules de secours ont été détruits», a précisé la même source, qui alerte sur la situation humanitaire qui a atteint un niveau catastrophique.

Nouvelles condamnations

L’armée de l’occupation ne semble pas avoir l’intention de reprendre les négociations sur l’échange des détenus avec la résistance palestinienne, ni vouloir observer une nouvelle trêve humanitaire. Bien au contraire. Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), les ordres d’évacuation lancés à l’endroit des Palestiniens au premier jour de la reprise des bombardements ont concerné un quart de la Bande.

Autrement dit, les bombardements vont s’étendre sur l’ensemble de l’enclave palestinienne. «Ces ordres, sans garanties de sécurité ou de retour sont équivalents à un transfert forcé de population», a affirmé Norwegian Refugee Council, une organisation humanitaire norvégienne.

L’intensification des bombardements intervient au moment où les appels pour la reprise de la trêve humanitaire deviennent incessants. Le pape François a dénoncé hier la fin de la trêve à Ghaza, estimant que «cela signifie mort, destruction, misère». «A Ghaza, il y a tant de souffrance, il y manque les biens de première nécessité», a-t-il déploré, appelant «tous ceux qui sont impliqués» à travailler pour «parvenir au plus tôt à un nouvel accord de cessez-le-feu et trouver des solutions alternatives aux armes, en essayant de prendre la voie courageuse de la paix».

Le président cubain, Miguel Diaz-Canel, a vivement condamné la poursuite de l’agression contre Ghaza, qualifiant de «génocide» ce qu’a fait l’armée de l’occupation de ce territoire enclavé. «Je voudrais vous rappeler qu’à un peu plus de 2000 kilomètres d’ici, c’est-à-dire à Ghaza, un génocide est en train de se produire», a-t-il dénoncé lors de son intervention à l’ouverture de la 28e Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP28), tenue aux Emirats arabes unis. Pour lui, ce que les forces d’occupation israéliennes ont fait à Ghaza sont «des actes de terroristes», rappelant que «la paix est nécessaire pour sauver la planète».

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