«Il faut éviter que les entreprises tombent dans la précarité économique qui n’aura aucun bénéfice sur l’économie surtout les TPE et les PME», a indiqué le président de la CAPC, Sami Agli.
Après une reprise timide en 2021, l’activité économique renoue avec la baisse en ce début d’année. Certes, ce n’est pas le retour au confinement décrété durant la première vague et aux restrictions des vagues qui s’en sont suivies, mais la flambée des contaminations au coronavirus provoquée par la propagation rapide du variant Omicron, désormais dominant, commence à peser lourdement sur différents secteurs.
L’interdiction de toute rencontre, séminaire, la fermeture des espaces de loisirs, des salles de fêtes et autres lieux de regroupement aura son impact sur l’activité économique et commerciale. Hôtels, salles de conférences, les entreprises spécialisées dans l’événementiel commencent déjà à ressentir l’effet d’une telle situation, même si on ne parle que d’ajournement actuellement.
De leur côté, les commerçants se plaignent ces dernières semaines de la chute de la demande par les consommateurs avec la baisse du pouvoir d’achat et la hausse des prix, et la montée du variant Omicron est venue compliquer les choses.
La fréquentation des commences et des restaurants a d’ailleurs chuté au cours de cette décade, notamment au niveau des grands espaces commerciaux et autres grands points de vente (habillement et autres). Ce sont plutôt les pharmacies et les laboratoires d’analyses qui sont pris d’assaut en cette période critique, alors qu’au niveau des entreprises c’est le déferlement des congés de maladie et des absences parmi les travailleurs contaminés.
Les sociétés tentent de s’adapter à cette situation tant que bien mal. Certaines d’entre elles marquent le retour au télétravail et d’autres adoptent des plans spéciaux adaptés à la crise sanitaire. Les solutions sont prises en interne en fonction de la disponibilité des personnels, mais aussi des moyens matériels. «Mais, globalement, les entreprises arrivent à gérer, même si nous avons remarqué une hausse des contaminations parmi les employés», nous dit le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) pour qui les chefs d’entreprise ont tiré les leçons des dernières vagues.
«Avec deux années de Covid en 2020 et 2021 et une année d’incertitudes en 2019, nous avons appris à gérer de telles situations», poursuit le président de la CAPC.
«Certes, après les difficultés de 2019, nous avons misé sur 2020 pour reprendre mais la pandémie a tout chamboulé avec son lot de conséquences», nous résumera-t-il pour souligner que le monde des affaires continue de souffrir de l’impact de la crise sanitaire et que la flambée des contaminations actuellement risque de compliquer la situation.
D’où la nécessité, pour Samy Agli, «d’une prise de conscience collective et de décisions réalistes», notamment à l’égard des Très petites entreprises (TPE) et des Petites et moyennes entreprises (PME) dont la trésorerie est fortement impactée.
«Il faut éviter que les entreprises tombent dans la précarité économique qui n’aura aucun bénéfice sur l’économie, surtout les TPE et les PME», appellera-t-il. Comment ? «A travers plus de mécanisme pour le sauvetage des entreprises et un accompagnement effectif, notamment en décalant le plus loin possible le report du paiement des cotisations sociales et patronales des entreprises pour éviter que l’état de la trésorerie ne se détériore davantage et ne pas pénaliser les entreprises», proposera le président de la CAPC.
«Sinon, on risque de retomber dans une situation que nous ne souhaitons pas», prévient-il. Car il s’agit, selon notre interlocuteur, de sauvegarder les emplois et de maintenir un fonctionnement ordinaire de l’économie. «En préservant l’emploi, on préservera le pouvoir d’achat et c’est ainsi que la consommation va reprendre.
Pour cela, il y a lieu de contribuer efficacement au sauvetage de l’entreprise en tant qu’acteur réel de l’économie pour faire redémarrer la machine. Et ce, d’autant qu’une telle situation pourrait compromettre la relance prévue cette année», plaidera M. Agli en cette épreuve difficile que traverse l’économie nationale. Une période qui risque de mettre en veilleuse certains projets sectoriels.